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KIDS · Michaël Jeremiasz interviewé par Maxime et Anselmo
- Cécile Rosevaigue
- 2023-10-06
Maxime et Anselmo sont en CM2. Par visio, ils ont interviewé le champion Michaël Jeremiasz alors qu’il était à Londres. Tennisman handisport, il a remporté des tournois du Grand Chelem et beaucoup médailles aux Jeux paralympiques. Aujourd’hui, il s’investit dans l’organisation de ceux de Paris 2024.
Maxime : Pourquoi vis-tu à Londres ?
Mon épouse est anglaise. On a vécu neuf ans en France, alors c’était à mon tour de vivre dans son pays avec nos enfants.
Anselmo : Tu joues avec eux au tennis ou tu pratiques d’autres sports ?
Oscar, 4 mois, est trop petit, mais avec Mylo, 7 ans, on fait du ski, de la natation, du tennis et du foot. Il adore quand je suis gardien. Comme je suis en fauteuil, je ne peux pas trop bouger et il marque plein de buts. Mais parfois je plonge quand même !
A. : Comment devient-on un champion ?
Le talent aide, mais il faut surtout s’entraîner énormément, plus que les autres !
A. : Combien de temps par jour ?
J’ai arrêté le sport de haut niveau il y a sept ans, mais, quand j’étais champion, je m’entraînais quatre à cinq heures par jour. Entre le jeu pur, la préparation physique, la musculation, le kiné… ça fait des journées bien remplies : 9 heures à 18 heures.
M. : Tu as eu beaucoup de médailles, mais est-ce qu’il y a un titre que tu aurais aimé remporter ?
J’aurais aimé gagner en simple la finale de Roland-Garros. Mais je l’ai gagnée trois fois en double !
A. : Qu’est-ce qui est le plus fatigant, le tennis sur pied ou en fauteuil ?
En fauteuil, il n’y a que tes bras qui te permettent de te déplacer, donc c’est quand même plus facile de courir avec tes jambes que de rouler à la seule force de tes bras.
M. : Est-ce que les règles sont les mêmes ?
En fauteuil, tu as droit à deux rebonds, c’est la seule différence. Sinon, on joue sur le même terrain, avec les mêmes raquettes, les mêmes balles, le même règlement.
A. : Quel est ton rôle aux J.O. 2024 ?
Je fais partie de la commission des athlètes : on travaille depuis plusieurs années sur l’organisation des Jeux. Je suis aussi consultant sur la communication, et le grand capitaine de l’équipe de France des Jeux paralympiques. Vous allez prendre des billets ?
A. : J’ai demandé à mes parents pour les J.O. ; ils m’ont dit : « Non merci, c’est trop cher ! »
Les billets seront beaucoup plus abordables pour les Jeux paralympiques. Il faut dire à tes parents que tu veux y aller pour découvrir des sports incroyables.
A. : En tant que spectateur, quel est ton sport paralympique préféré ?
L’hiver, j’adore le ski fauteuil et le ski malvoyant, le basket en fauteuil et le rugby fauteuil aussi, c’est tout nouveau.
M. : Mais comment on fait pour plaquer ?
Il n’y a pas de plaquage, mais il y a des contacts : les fauteuils se rentrent dedans et tombent par terre. J’aime aussi beaucoup le cécifoot, pratiqué par les aveugles.
A. : Ah oui ! il y a des petites clochettes dans le ballon !
Des petites billes qui leur permettent de savoir où est le ballon ; le stade doit rester silencieux pour que les joueurs puissent l’entendre et se concentrer. C’est magique !
M. : Quel est ton rêve pour les J.O. 2024 ?
L’important, c’est que ce soit un super événement, que les gens s’y intéressent et que les médias en parlent plus. Comme en Angleterre par exemple avec les J.O. de Londres 2012. J’aimerais qu’il y ait des stades pleins à craquer de jeunes et de familles, que toutes les places soient vendues, que des millions de personnes encouragent les athlètes du monde entier et surtout ceux de l’équipe de France. Que ce soit une fête de dingue !
PROPOS RECUEILLIS PAR Anselmo et Maxime (AVEC CÉCILE ROSEVAIGUE)