« Je m’appelle Bagdad » : journal d’une skateuse

Touchant journal intime d’une jeune skateuse, le frénétique « Je m’appelle Bagdad » ausculte les rapports de genre dans le skate en même temps qu’il fait une convaincante radiographie de la société brésilienne.


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Au début, on a un peu l’impression de voir une version brésilienne de Wassup Rockers de Larry Clark, l’un de ses films les plus légers et agités. Même verve pour saisir la spontanéité des ados dans des scènes de groupe, qu’on devine parfois semi-improvisées, même adresse pour retranscrire l’énergie do it yourself de la culture skate, et même acuité à sonder les problèmes rencontrés quotidiennement (violences policières, précarité) par les habitants des quartiers populaires, en l’occurrence Freguesia do Ó, à São Paulo.

Mais Caru Alves de Souza soulève des thématiques plus intimistes et générationnelles en confiant une part de la narration de son film à son héroïne, Bagdad, 17 ans, qui filme avec sa petite caméra DV son groupe de copains skateurs avant de s’en éloigner pour intégrer une bande de skateuses. Pour l’incarner, la cinéaste a d’ailleurs sélectionné l’actrice, plasticienne et skateuse Grace Orsato, figure du renouveau à travers le collectif qu’elle a cofondé, UNA.skate, défendant les causes LGBTQ et féministes dans le skate. Récit d’apprentissage, Je m’appelle Bagdad suit le même chemin, pointant avec force le sexisme et les violences faites aux femmes dans cette discipline, en même temps qu’il ouvre l’héroïne à la sororité.

Je m’appelle Bagdad de Caru Alves de Souza, Wayna Pitch (1 h 36), sortie le 22 septembre

Image : Copyright Allan Fabio