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Tallulah Cassavetti, actrice et artiste

  • Quentin Grosset
  • 2021-06-14

L’actrice et étudiante, révélation de « De l’or pour les chiens » d’Anna Cazenave Cambet (en salles le 30 juin), explore les questionnements féministes et queer à travers sa pratique de la céramique.

GEn.A : c’est la génération engagée qui invente le monde d’après. Chaque semaine, Trois Couleurs part à sa rencontre pour tirer le portrait de jeunes artistes résistant.e.s, passionnant.e.s, exalté.e.s.

« Les réunions non-mixtes, c’est indispensable à certains endroits, je comprends même pas pourquoi ça fait débat. »

Au départ, Tallulah Cassavetti avait du mal à se projeter dans son personnage. Celui d’Esther, 17 ans, tellement amoureuse d’un garçon que, sans hésiter, elle quitte les Landes dans l’espoir de le retrouver à Paris - sans aucun autre point de chute que ses rencontres au hasard dans la capitale. « Je la trouvais bizarre. De voir quelqu’un qui ne se méfie pas, prêt à se donner aux autres, c’est déroutant. Je ne suis pas du tout comme ça. »

Comme la plupart des coming of age movies, le film tourne autour d’un apprentissage, celui de la sororité à laquelle Esther s’initie dans la communauté religieuse qui l’accueille. C’est alors en parlant avec la réalisatrice Anna Cazenave Cambet du féminisme revendiqué par le film que la Parisienne connecte finalement avec son personnage, qui se repose du monde parmi ces femmes qui l’épaulent : « Les réunions non-mixtes, c’est indispensable à certains endroits, je comprends même pas pourquoi ça fait débat.» 

Lectrice de Paul B. Preciado, elle incarne son engagement à travers son art, la céramique. Elle crée des objets monstrueux, et parfois elle les modélise en 3D dans les jeux vidéo qu’elle conçoit elle-même. « Le monstre, le vampire, le cyborg, ce sont des images hyper parlantes pour ré-envisager les normes. » En ce moment, cette fan de Béatrice Dalle ou Isabelle Huppert termine son diplôme et poursuit les castings. En espérant mener la céramique et le cinéma de front, surtout si celui-ci lui permet de stimuler son appétit dévorant de déconstruction.

LE DECLIC : « C’est compliqué, parce que cette expérience sur un film est venue un peu par hasard. Le casting de De l’or pour les chiens, j’y suis allée parce que je correspondais au rôle, en me disant juste que ça pouvait être une expérience marrante. C’est vraiment pendant le tournage que je me suis projetée en tant qu’actrice, que je me suis dit "ok, c’est trop bien ". C’est galvanisant ce côté collaboratif, le fait que toute l’équipe se donne à fond, ne fait plus qu’une. Maintenant, j’ai vraiment envie de continuer, mais je dois aussi finir mes études. Ce n’est pas incompatible, car les tournages sont des moments aussi courts qu’intenses et hors du temps. »

LE FILM QUI L’INSPIRE : « Tangerine (2015) de Sean Baker, parce que c’est un film sincère, efficace, et qui traite ses personnages sans jugement et avec respect. »

« Tangerine » de Sean Baker : légendes urbaines

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Son Instagram : @tallulahcassavetti

: De l’or pour les chiens d’Anna Cazenave Cambet, sortie le 30 juin

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