Cannes 2024CinémaPETIT ÉCRANCultureQUEER GAZEDIVINE GANGI.A. QUOI ?Le magazine
  • Article
  • 2 min

FLASH-BACK · « Le salaire de la peur » d'Henri-Georges Clouzot

  • Damien Leblanc
  • 2023-04-12

Sorti il y a soixante-dix ans, le détonant film d’aventure d’Henri-Georges Clouzot demeure un classique indéboulonnable du cinéma français, malgré son accouchement insolite et complexe.

Sorti en France le 22 avril 1953, Le Salaire de la peur remporta cette même année la Palme d’or cannoise et l’Ours d’or berlinois, un doublé possible à l’époque. Le chemin fut pourtant semé d’embûches pour ce film dans lequel quatre Européens échoués en Amérique centrale – dont Mario (Yves Montand) – acceptent la dangereuse mission de conduire deux camions remplis de nitroglycérine afin d’éteindre un puits de pétrole en feu. « À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, il y a une cinématographie française à reconstruire, et Clouzot en est une figure reconnue », confie Chloé Folens, autrice des Métamorphoses d’Henri-Georges Clouzot (Vendémiaire, 2017). « Le cinéaste lance au début des années 1950 un projet qui fait grand bruit : un documentaire au Brésil censé s’inventer au fur et à mesure du tournage. »

« Clouzot et les arts plastiques » : le tourbillon infini

Lire l'article

Mais ce périple en Amérique latine se solde par un échec. « Clouzot n’avait pas anticipé toutes les difficultés logistiques, comme la nécessité d’emporter partout son propre carburant pour se déplacer, et ce documentaire reste inachevé. Mais quand le cinéaste rentre en France il n’a pas abandonné l’idée de mettre en scène les impressions recueillies au Brésil. » Clouzot décide alors d’adapter le roman de Georges Arnaud Le Salaire de la peur, et tourne en Camargue. « Clouzot avait croisé en Amérique latine des personnes déracinées qui hantaient les petites villes, cette réalité sociologique a rencontré son goût pour les personnages gris aux motivations amorales. » Il en résulte une œuvre brute et grinçante. « Le film a connu un grand succès en France, mais il a fait lever des sourcils aux États-Unis, où la presse a considéré que c’était un pamphlet anticapitaliste par son portrait d’une société pétrolière américaine abusive. » Un remake signé William Friedkin, Le Convoi de la peur, voit le jour en 1977, mais fait un flop au box-office ; preuve que Clouzot avait réussi un exploit en tirant le meilleur d’une aventure si mouvementée.

FLASHBACK : « Un jour sans fin » fête ses 30 ans

Lire l'article

Inscrivez-vous à la newsletter

Votre email est uniquement utilisé pour vous adresser les newsletters de mk2. Vous pouvez vous y désinscrire à tout moment via le lien prévu à cet effet intégré à chaque newsletter. Informations légales

Retrouvez-nous sur