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Herzog, Pasolini, Rossellini... Quand les cinéastes filment les volcans

  • Léa André-Sarreau
  • 2022-09-12

Dans son docu incandescent « Fire of Love » (en salles en ce moment), Sara Dosa retrace la passion obsessionnelle du couple de volcanologues Katia et Maurice Krafft pour les entrailles de la Terre. L'occasion de revenir, en 5 films, sur la façon dont le cinéma a filmé les cratères, entre crainte et admiration.

Stromboli de Roberto Rossellini (1950)

Pour symboliser l’Italie post-fasciste en cendre, et le déracinement de son héroïne exilée (Ingrid Bergman), Rossellini choisit l’île volcanique de Stromboli, au nord de la Sicile. Un paysage hostile qui oblige le personnage à se mettre à nu, et donne lieu à une scène d’éruption digne d’un grand film catastrophe. 

« Fire of Love » de Sara Dosa : un amour volcanique

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Les Rendez-Vous du diable de Haroun Tazieff (1959)

Inspiré du Monde du silence de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle, le volcanologue et cinéaste français enregistre grâce à une caméra 35 mm des phénomènes jusqu’alors peu connus du public, parcourant les volcans d’Asie et d’Amérique du Sud. Cratères monstrueux, volutes de fumées toxiques, magma dévorant : un ballet visuel poétique et terrifiant.

Sara Dosa : « Katia et Maurice Krafft vivaient une sorte de triangle amoureux avec les volcans. »

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Théorème de Pier Paolo Pasolini (1969)

Un patriarche marche nu sur les cendres noires de l’Etna, en Sicile, avant de pousser un cri qui brise le Requiem de Mozart… Pasolini subvertit dans cette séquence finale l’imaginaire de la traversée du désert par le Christ, pour montrer la décadence de la bourgeoisie dans un décor volcanique devenu profane.

Sans soleil de Chris Marker (1983)

Au cœur de ce docu, une image matrice : l’éruption du volcan Eldfell sur l’île de Heimaey en 1973. Spectraux et sublimes, ces plans fournis par Tazieff à Marker tournent en boucle comme un leitmotiv funeste, qui annonce l’engloutissement à venir du village. Le volcan devient le visage d’un anéantissement inéluctable.

Into the Inferno de Werner Herzog (2016)

Herzog sillonne les entrailles de cratères indonésiens et islandais pour dresser une cosmogonie du monde, plus mythologique que scientifique. Une façon pour le réalisateur de régler ses comptes avec la nature, sa compagne et ennemie depuis toujours – une obsession qu’il poursuivra dans son prochain docu, consacré aux Krafft. 

Fire of Love de Sara Dosa, CGR Events (1 h 33), sortie le 14 septembre

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