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Moins de sexe et plus d’amitié, ce que la génération Z veut regarder

  • Enora Abry
  • 2023-10-26

Une étude menée par l’Université de Los Angeles et publiée le 25 octobre révèle que les jeunes spectateurs ne se retrouvent plus dans les histoires d'amour et préfèrent les relations d’amitié platoniques. De quoi influencer les scénaristes ?

Dans quelques années, la catégorie teen movie pourrait ne plus avoir le même visage. Fini les romances entre le roi et la reine du bal du lycée, entre la jeune fille intello et le bad boy, et le fameux récit des "premières fois" qui s'ensuit… C'est ce que suggère une étude menée par la UCLA, qui a demandé à 1500 jeunes, âgés de 10 à 24 ans, ce qu'ils souhaitaient voir sur leurs écrans.

51,5% des interrogés désirent des contenus mettant en scène des relations d’amitiés platoniques. Les interrogés veulent des fictions plus proches de leurs vies et non pas de celles de leurs parents. Comme le pointent deux des auteurs de l’étude, Hiral Kotecha et Stephanie Rivas-Lara, les relations des jeunes ont largement évolué ces dernières années : ils ont moins de rapports sexuels et amoureux que les générations antérieures et attachent bien plus d’importance aux relations d’amitié, surtout depuis l’isolement dû à la pandémie. Ils sont également bien plus ouverts aux thématiques LGBTQIA+.

Ces évolutions contemporaines expliquent en partie le succès de la série Netflix Sex Education, dont les principaux personnages sont deux amis inséparables, Otis et Eric, l’un étant hétéro et l’autre gay. A l’inverse, l’omniprésence des stéréotypes liés à la sexualité hétéronormée peut s’avérer être un repoussoir pour certains publics jeunes. En témoigne le manque d'audience de la série The Idol, sur les aventures amoureuses d’une chanteuse hypersexualisée incarnée par Lily-Rose Depp avec un patron de boîte de nuit.

En top 1 des meilleurs thèmes de fiction, les jeunes ont placé les contenus “pleins d’espoir” sur des “personnes faisant face à l’adversité”. Accro aux doux mélos avec happy ends, la génération Z ? Pas que. En troisième position, l'étude mentionne un attrait pour les scènes de violence et la présence des armes, suivi, en quatrième position, des histoires de superhéros. Pour preuve, le succès public de la série Amazon Prime The Boys, mettant en scène des surhommes inarrêtables férus de bains de sang. 

S'il ne faudrait pas non plus tomber dans un lissage complet dans la représentation des relations intimes à l'écran (car la fiction sert aussi à nous emporter dans un certain élan romanesque, mais aussi à dénoncer ce qui ne va pas de ce point de vue-là), l'étude invite aussi à s’inspirer des valeurs d’inclusivité et de diversité portées par les jeunes publics, ce qui ne pourrait être que bénéfique, selon Hiral Kotecha et Stephanie Rivas-Lara, à qui on laisse le mot de la fin : “Demandez aux jeunes ce qu'ils veulent voir, puis écoutez-les : Mettez en lumière les idées, les personnages et les relations qu'ils souhaitent voir dans vos histoires, et la même lumière apparaîtra dans le monde réel.”

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