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« Fainéant·es » de Karim Dridi : vadrouille punk
- Éléonore Houée
- 2024-05-02
[CRITIQUE] De retour à la fiction après le documentaire « Revivre », le réalisateur franco-tunisien Karim Dridi suit la vadrouille de deux amies punk et libertaires. Le film, au titre ironique, dévoile des femmes tout sauf paresseuses, secouées par leur soif de liberté.
Fainéant·es commence très fort. Nina et Djoul viennent de se faire déloger de leur squat et sont embarquées dans un fourgon de police. Tandis que des percussions martiales envahissent la bande sonore, le cadre se resserre sur les mains entrelacées de ces deux copines. Peu après, elles embarquent dans leur vieux camion. Sur le véhicule, il est écrit : « Entre qui veut, sort qui peut. » Si leur choix de parcourir le pays semble d’abord les guider, des désaccords surgissent petit à petit… Aussi à l’aise dans le drame que sur des formats documentaires, Karim Dridi combine ces approches pour aborder l’itinérance de femmes marginalisées.
Alors que la première partie du film s’attache à raconter leur quotidien – la recherche de nourriture, le vol d’essence ou le travail dans les vignes –, il est ensuite question d’événements plus dramatiques, tels que le deuil ou une fausse couche. Avec ce changement de ton, les personnages, magnifiquement interprétés, donnent à voir leur humanité et leur courage. Car le cinéaste recherche, loin des préjugés appliqués à des êtres si peu filmés, la vitalité des relations humaines dans laquelle chaque spectateur peut se reconnaître.
Fainéant·es de Karim Dridi, New Story (1 h 43), sortie le 29 mai
Image : © New Story