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[KIDS] Émilie Tronche : « Le fait de choisir un petit garçon me permettait de laisser de la place à mon imagination »

  • Anselmo (avec Cécile Rosevaigue)
  • 2024-05-07

[INTERVIEW] Anselmo, 10 ans et en CM2, a rencontré Émilie Tronche, l’autrice de « Samuel », une série animée terriblement drôle et émouvante : entre l’école, les copains, les parents et les histoires d’amour, un jeune garçon livre à son journal intime la grande aventure de sa vie quotidienne.

Tes dessins provoquent beaucoup d’émotions, on te l’a déjà dit ?

Oui, et pourtant ils sont très simples, en noir et blanc, pas très réalistes, on dirait presque des petits croquis. J’avais un peu peur de la réaction des enfants parce que ça ne ressemble pas aux séries habituelles qu’on leur propose.

Quel est ton personnage préféré ? 

Je les aime tous, mais Samuel est quand même celui que je connais le mieux, parce je me suis inspirée de ma propre enfance, de ma famille et des lieux où j’ai vécu.

Pourquoi as-tu choisi un petit garçon ? 

J’ai utilisé beaucoup d’anecdotes de mon enfance, mais je ne voulais pas que ce soit autobiographique. Le fait de choisir un petit garçon me permettait de laisser de la place à mon imagination.

Pourquoi tu l’as appelé Samuel ? 

Petites, mes sœurs et moi, on faisait des listes de prénoms qu’on donnerait à nos futurs enfants. « Samuel » était sur ma liste.

Tu fais la voix de tous les personnages ? C'est balèze ! 

Comme je voulais avancer vite sur le premier épisode, j’ai utilisé ce dont je disposais autour de moi, alors pour les voix je ne suis pas allée chercher très loin ! Quand le projet est devenu professionnel, on a décidé de garder ce principe, qui fonctionne bien.

Est-ce que tu as une scène préférée ? Si oui, laquelle ? 

Je suis fière de l’épisode 19, celui dans lequel Julie déclare ce qu’elle pense à Samuel. Je n’avais pas écrit cette scène au scénario, elle est venue au moment où je dessinais. Quand je la regarde, je suis particulièrement touchée ; sans penser aux défauts ni au travail qu’elle représente, elle est restée intacte. J’aime aussi beaucoup les scènes de danse : voir Samuel se trémousser, ça me réjouit, c’est un petit bonbon. 

Est-ce que tu danses toi aussi ? 

Petite, j’ai pratiqué la GRS, mais c’était très axé sur la compétition, il me manquait la dimension artistique. Ensuite, j’ai suivi des cours de danse classique et, aujourd’hui, je suis toujours des cours de danse contemporaine. J’aime les impros et imaginer des chorégraphies. Faire un film, trouver le rythme et enchaîner des images, ça ressemble un peu à une chorégraphie.

Toi aussi, tu tentais des expériences sur ta mère pour vérifier que c’était bien elle ? 

Oh là là, oui ! Quand mes parents sont venus à l’avant-première et qu’ils ont découvert cette scène, ils étaient à la fois morts de rire et un peu gênés.

Moi, des fois, je me dis que les autres sont des caméras cachées, et qu’à la fin on va m’envoyer sur une vraie Terre.

Ah oui ! Moi, j’imaginais que j’étais dans le coma et que j’allais me réveiller. 

Est-ce qu'on s’est déjà moqué de toi à l'école à cause de ton nom ?

On m’appelait « tronche de cake » ou « sale tronche », c’était surtout les garçons, pour se faire remarquer. Le pire, c’était la rentrée. Le premier jour, au collège, ils font l’appel dans l’ordre alphabétique dans la cour. J’étais souvent la dernière de la liste : « Et Émilie Tronche. » J’entendais les rires des enfants. Maintenant j’aime bien mon nom, et on s'en souvient !

Samuel d’Émilie Tronche, disponible sur arte.tv, dès 11 ans

Image : © Arte

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