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: « Proxima » d’Alice Winocour, un intense drame spatial sur la relation mère-fille
- Timé Zoppé
- 2019-11-27
À contre-courant des films de science-fiction où le héros endeuillé part dans l’espace chercher un parent mort ou disparu, Alice Winocour suit une astronaute qui se prépare à laisser sa fille sur terre pour pouvoir s’envoler. Sarah (Eva Green, très investie) n’a pas la tâche facile : séparée de son conjoint, elle mène de front son travail d’astronaute et l’éducation à temps partiel de sa fille. Elle touche son rêve du doigt quand elle est sélectionnée pour un programme d’un an sur une station en révolution autour de la Terre… Dans l’esprit (mais selon une forme de cinéma opposée) du Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman, Alice Winocour (Augustine, Maryland) décrit méticuleusement chaque étape de l’entraînement intensif de son héroïne, la misogynie old school dont elle est victime de la part de son coéquipier (Matt Dillon) et l’autre surcharge de travail qu’elle doit endosser en plus du reste : trouver une méthode pour couper habilement le cordon avec sa fille de 8 ans. Tout ça sans ciller. Prenant le contrepied des épopées spatiales spectaculaires, la cinéaste invente une haletante Iliade au féminin.
Proxima d’Alice Winocour, Pathé (1 h 47), sortie le 27 novembre
Image : Proxima d’Alice Winocour – Copyright Pathé