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« Les Meilleures » de Marion Desseigne-Ravel : briseuses de tabous
- Damien Leblanc
- 2022-03-07
Centré sur une histoire d’amour en apparence impossible entre deux adolescentes vivant dans un quartier populaire, le premier long métrage de Marion Desseigne-Ravel mêle colère, frustration et romantisme pour appeler à abattre les murs des préjugés.
Nedjma (Lina El Arabi) vit dans un quartier populaire entourée de sa bande de copines avec qui elle partage tout. Mais, quand elle croise le regard de Zina (Esther Rollande) lors d’un blind-test enjoué, l’adolescente ressent un sidérant coup de foudre qu’elle va dissimuler à son entourage. Découvrant que son attirance pour Zina est réciproque, Nedjma se lance alors dans un jeu de séduction à hauts risques…
Marquée par les débats qui eurent lieu à l’époque du mariage pour tous, la réalisatrice Marion Desseigne-Ravel met en scène l’extrême violence à laquelle peut encore se heurter l’homosexualité féminine dans la France contemporaine.
Son portrait de la relation amoureuse entre deux jeunes filles en apparence opposées – Zina incarnant une figure apaisée qui ne cède pas à la pression des groupes et Nedjma cachant derrière sa carapace brutale un sentimentalisme débordant – fonctionne grâce à un casting épatant et à une description réaliste du poids écrasant des réseaux sociaux chez les adolescents de 2022. Et le final doux-amer, aussi nuancé que pragmatique, permet à la cinéaste de conclure avec humilité et intelligence ce joli premier film.
Les Meilleures de Marion Desseigne-Ravel, Le Pacte (1 h 20), sortie le 2 mars
Image : Lina El Arabi dans Les Meilleures, Copyright Denis Manin