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Concert : Shygirl à La Gaîté Lyrique

  • Éric Vernay
  • 2021-11-15

Ancienne DJ au tempérament volontiers provocant, Shygirl brouille les genres (grime, UK garage, R&B américain, eurodance des années 1990) et les pistes (de danse) avec une élasticité ébouriffante.

Le nom de scène de la cocréatrice du label NUXXE (fondé avec son producteur fétiche, Sega Bodega) n’est d’ailleurs qu’un trompe-l’œil parmi d’autres : Blane Muise, à peine 30 ans, se révèle bien moins en « fille timide » qu’en charismatique diva electro-freak débitant froidement des lyrics lubriques sur de tranchants EPs. Signe de qualité : on y croise des têtes chercheuses de l’avant-garde pop telles qu’Arca ou la regrettée Sophie. Alias, le dernier projet en date de Shygirl, fait cohabiter pas moins de quatre avatars de la chanteuse londonienne – Bonk, Bovine, Baddie et Bae –, créatures que Blane Muise incarne tantôt elle-même dans ses vidéos riches en postiches et make-up fluo, tantôt sous les traits étranges de poupées modélisées en 3D.

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Si Bonk est le diable en personne dans le morceau « Twelve », son visage de clown bleu trahit un mélange de tristesse et de joie incontrôlée qui peut évoquer le Joker. Sur « Leng », on fait connaissance avec Bae, une sorte de Barbie cauchemardée par Aphex Twin, et avec « Siren » c’est la vacharde Bovine qui déboule dans sa robe de princesse, plus caustique que jamais quand elle évoque la misogynie ambiante sur un beat acide. Quant à la vicieuse Baddie, star du clip gélatineux de « Freak », elle figure une version dévergondée des fameuses poupées fashionistas Bratz.

Tous ces masques offrent à Shygirl un terrain de jeu inépuisable pour explorer les différents aspects de sa personnalité transformiste et ultra sexuelle, comme diffractée par une boule disco en une multitude d’ego-trips plus remuants et incendiaires les uns que les autres. Inutile de préciser que l’on a hâte de voir la phénoménale Anglaise embraser Paris avec son armée de doppelgängers. Freak out!

Shygirl, Alias, le 16 novembre à La Gaîté Lyrique.

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Photo (c) Aidan Zamiri

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