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CANNES 2024 . Jean-Pascal Zadi : « Les gens qui n’arrivent pas à communiquer, c’est toujours un bon ressort de comédie »

  • Joséphine Leroy
  • 2024-05-20

Dans le très drôle et pas si absurde « Le Procès du chien » de Laetitia Dosch (Un Certain Regard), Jean-Pascal Zadi joue un dresseur de canidés fin psychologue et tendre. On l'a rencontré sur une terrasse cannoise. Et ses réponses ont du chien.

Qu’est-ce qui vous a plu chez Marc, votre personnage ? 

Le côté un peu autiste, renfermé sur les animaux. J’aime bien jouer des mecs qui n’ont pas trop confiance en eux. Enfin, c’est pas que j’aime les jouer, mais je me reconnais en eux. Ça fait partie des choses qui sont en moi et que je ne montre pas trop. Après,  je ne suis pas comme lui. La boucle d’oreille que je portais était folle. Un anneau comme ça je n’en mettrais jamais. Même la barbe. Le personnage était hyper bien construit.

Le synopsis – un chien accusé d’avoir mordu une femme, qui se retrouve au centre d’un procès – est en soi absurde.  Qu’est-ce qui vous a interrogé là-dedans ?

Non mais c’est fou, parce que le synopsis est absurde mais, pour moi, il est aussi très réel et crédible dans le sens où c’est parti d’un fait divers que m’avait raconté Laetitia. On part d’une thématique très sérieuse et on la tire : on pose des questions sur la société, sur la condition des femmes, la solitude…  La question animale aussi : est-ce qu’ils ont une conscience ? Est-ce qu’on doit les considérer au même niveau que les êtres humains ? Franchement, je ne trouve pas ça si absurde.

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Quel rapport aviez-vous à la cause animale avant de faire le film ? Est-ce que votre point de vue a changé ?

Quand j’étais gosse, je me posais beaucoup de questions sur les animaux. Je me rappelle que j’étais très interpellé par le fait que les chiens appartiennent à des gens. Je me disais : « Mais est-ce que le chien, il a envie d’avoir une laisse ? est-ce qu’il a envie de rester chez son maître ? » Après, en devenant adulte, avec les problèmes, j’ai complètement zappé cette partie-là. Mais ce sont des choses qui me parlent. Au-delà même de la question animale, je pense que c’est la question de la communication entre nous sur Terre qui est bien abordée dans le film. Est-ce qu’on se comprend entre hommes et femmes ? Entre humains et animaux ? Je trouve que la question de la communication, elle est hyper importante. Et les gens qui n’arrivent pas à communiquer, c’est toujours un bon ressort de comédie. Je pense que si on avait été plus frontal ou premier degré, on aurait eu moins d’impact sur des sujets comme ça.

Comment s’est passé le tournage des scènes de procès ? 

Franchement, c’était un peu long, un peu relou. Laetitia nous a repris avec François Damiens [qui joue le maître du chien, ndlr] à un moment parce qu’il abusait ! Tu connais, il force toujours, il veut faire rire les gens. A un moment, Laetitia s’est vénère. Mais moi j’ai tout aimé dans ce projet : aller en Suisse, être avec François Damiens, être dirigé par Laetitia Dosch… J’étais à la fois spectateur et acteur du truc.

Dans une scène excellente, où votre personnage montre l’étendue de son talent, vous demandez au chien de faire la toupie. Comment avez-vous préparé cette séquence ?

Je crois que j’ai passé 12h à la préparer. C’est pas évident, mais ça fait partie du métier d’acteur. Mine de rien, on apprend quand même des petites choses qui ne servent pas à grand-chose, mais qui permettent de mieux se connaître, et c’est déjà pas mal. 

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Comment c’est d’avoir comme partenaire un chien ? 

Un partenaire chiant ? Tu parles de François Damiens ? Ah, chien… Bah c’est un plaisir. C’est pas mal d’amusement quand même. Le chien est venu chez moi avec les dresseurs et on a fait des séances d'entraînement pour qu'il apprenne à me connaître. Et ensuite, avant le tournage, ils sont venus sur le plateau et j'ai refait des séances d'entraînement avec eux. Enfin, c'est pas de l'entraînement au sens sportif, mais on a appris à se connaître, quoi. Mais il faut que le chien te connaisse, connaisse ceux qui t'aiment bien. Il faut qu'il reconnaisse ta voix. Mais je peux dire un truc, c’est que parfois on donnait des boulettes à Kodi [le chien-acteur, ndlr] pour qu’il fasse des choses. C’est carrément du chantage. Lui, il était content, mais moi je me disais qu’il se faisait acheter avec des saucisses et des boulettes. Mais bordel, prends de la thune Kodi ! Ça me fait penser au chien d’une Américaine qui avait hérité de millions de dollars à sa mort. Donc le chien, il a un compte bancaire…

Kodi vous manque ?

Non, je n’étais pas attaché à ce chien-là. C’est un acteur, il n’est pas sincère. Quand je me suis rendu compte de ça, je me suis détaché. Surtout qu’après le tournage, il s’est direct cassé avec les dresseurs. J’ai dit : « Ah ouais, c’est comme ça. » Il était très showbiz ce chien.

Le Festival de Cannes se tiendra cette année du 14 au 25 mai 2023. Tous nos articles sur l’événement sont à suivre ici.

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