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« La Déesse des mouches à feu » : plongée trash dans les nineties

  • Thomas Messias
  • 2021-11-05

Anaïs Barbeau-Lavalette délaisse le documentaire pour adapter ici un best-seller québécois portant sur une adolescente en plein tumulte. Aussi trash que pleine de grâce, cette plongée dans les années 1990 fonctionne à plein régime.

Chicoutimi, sud du Québec. Pour ses 16 ans, Catherine reçoit un baladeur CD qui la fait hurler de joie, avant d’assister à une dispute cataclysmique entre ses parents séparés. Perturbée par ce contexte délétère, l’adolescente va brûler la chandelle par les deux bouts, mettant autant de grunge que de trash dans son mode de vie. Défonce et sexe débridé : l’héroïne de La Déesse des mouches à feu y va à fond pour se convaincre qu’elle existe… Anaïs Barbeau-Lavalette n’édulcore pas le parcours de la jeune fille, même si le roman éponyme de sa compatriote Geneviève Pettersen était encore plus frontal.

Mais c’est parce qu’elle va sciemment vers la douceur que la cinéaste se rapproche davantage de Gus Van Sant que de Larry Clark : procédant par petites touches, elle évite ainsi toute grandiloquence. Chaque séquence trouve une forme d’authenticité qui doit beaucoup à Kelly Depeault, jeune actrice sensible. Le film brille également par une peinture des années 1990 criante de vérité, se contentant de quelques détails bien choisis pour redonner corps à toute une époque. L’obsession de l’héroïne pour la frange de Mia Wallace (Uma Thurman dans Pulp Fiction) en est le symbole le plus séduisant.

La Déesse des mouches à feu d’Anaïs Barbeau-Lavalette, Les Alchimistes (1 h 45), sortie le 10 novembre

Image (c) Copyright Laurent Guérin

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