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5 films qui alertent sur l’état de notre planète
- Perrine Quennesson
- 2023-07-07
Dans « Les Algues vertes », Céline Sallette incarne Inès Léraud, une journaliste partie en Bretagne pour enquêter sur ces « laitues de mer », véritable fléau des côtes. Adaptation de la BD, elle-même tirée de l’enquête d’Inès Léraud, qui dénonçait la puissante agro-industrie bretonne, le film s’inscrit dans une lignée d’œuvres sur les combats environnementaux. Quand le septième art nous alerte sur l’état de notre planète.
LE SYNDRÔME CHINOIS
Voilà un cas à part. D’habitude, le scandale arrive avant le film et pas l’inverse. Dans le thriller de James Bridges de 1979, Jane Fonda, Michael Douglas et Jack Lemmon mettent au jour une catastrophe nucléaire imaginaire qui pollue les nappes phréatiques. Sauf que, douze jours après la sortie, à Three Mile Island, aux États-Unis, un événement similaire se produisait. La concomitance des deux eut un impact immense sur l’opinion publique du pays et alimenta les mouvements antinucléaires naissants. Croisons les doigts pour que Le Jour d’après ne devienne pas, lui aussi, réalité.
ERIN BROCKOVICH, SEULE CONTRE TOUS
Le long métrage de Steven Soderbergh sorti en 2000 est devenu la référence du genre. Il met en scène une Julia Roberts épatante dans le rôle d’Erin Brockovich, une mère célibataire au chômage devenue figure du militantisme écolo. Son fait d’arme ? Avoir révélé un scandale d’eau polluée aux États-Unis. Vingt ans plus tard, sa verve, son attitude et ses looks hauts en couleur continuent de marquer les esprits : ils ont notamment inspiré l’héroïne de la série HPI. Haut potentiel intellectuel (incarnée par Audrey Fleurot), qui bat tous les records d’audience sur TF1.
GOLIATH
Plusieurs années d’enquête ont été nécessaires au réalisateur et scénariste Frédéric Tellier pour boucler le scénario de Goliath, film de procès sorti en 2022 très fortement inspiré des « Monsanto Papers », une affaire de désinformation organisée autour du glyphosate révélée par Le Monde. Si la société et les personnages sont fictifs, le réalisateur parvient à dénoncer ces pratiques et surtout à créer les archétypes du cinéma environnemental, du lanceur d’alerte en souffrance à l’avocat dépassé mais engagé en passant par le col blanc aux pratiques redoutables.
DARK WATERS
Dans le film de Todd Haynes, Mark Ruffalo incarne l’avocat Robert Bilott, qui a dénoncé les pratiques toxiques de l’entreprise chimique DuPont, responsable de la pollution de l’eau d’un coin de la Virginie-Occidentale. Âpre, le film explore aussi la part de sacrifice de celles et ceux qui décident de se battre pour en finir avec les aberrations écologiques. Et une chose est sûre, c’est que parfois ça paye : après la sortie du film, en novembre 2019, le cours de l’action de DuPont s’est écroulé en Bourse. Et toc !
Todd Haynes : « La révolution doit avoir lieu en dehors du film, dans le monde réel »
Lire l'entretien« Dark Waters » : le réquisitoire écolo de Todd Haynes
Lire la critiqueROUGE
Sorti en 2021, le film de Farid Bentoumi revient sur le scandale des boues rouges de l’usine de Gardanne, qui a déversé pendant cinquante ans une marée de bauxite diluée avec de la soude concentrée à chaud dans la Méditerranée. Si le vrai site ne rejette plus ces boues en mer depuis 2016, les dégâts sont toujours bien visibles. La force de Rouge ? Faire rimer écologie avec réalité sociale. Et, comme dans Les Algues vertes, Céline Sallette y jouait une journaliste lanceuse d’alerte. Tiens, tiens…
Les Algues vertes de Pierre Jolivet, Haut et Court (1 h 47), sortie le 12 juillet