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A voir sur MUBI : "Au travers des oliviers" d'Abbas Kiarostami
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- 2021-06-10
Dans ce film méta sur les passions qui agitent le tournage d'un film, le cinéaste iranien questionne son métier avec lucidité.
Depuis le 4 juin, la plateforme cinéphile MUBI programme des films rares d'Abbas Kiarostami, réalisateur iranien actuellement mis à l'honneur au Centre Pompidou dans une exposition qui permet d'embrasser toutes les facettes secrètes de ce cinéaste, mais aussi peintre, graphiste, poète, photographe.
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Lire notre articleA partir du 12 juin, on pourra revoir Au travers des oliviers (1994), dernier volet de la Trilogie de Koker (complétée par Où est la maison de mon ami ? et Et la vie continue). Ce film-méta suit les aventures d'une équipe de tournage, installée parmi les oliviers, dans un village du nord de l’Iran qui vient d’être dévasté par un tremblement de terre. Keshavarz, le réalisateur, recherche ses acteurs disparus...
Tout un petit théâtre des passions se met alors en place, que Kiarostami filme avec un regard aiguisé, tantôt attendri, tantôt amusé : Hossein, un jeune maçon engagé pour jouer le rôle principal (Hossein Rezai) est amoureux de l'actrice (Tahereh Ladanian), qu'il a longtemps courtisée avant de se trouver éconduit par ses parents. De leur côté, les enfants de l'école vivent le tournage comme une parenthèse magique dans leur quotidien..
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Lire l'articleComme souvent chez Kiarostami, il est question d'interrogation vertigineuse sur les pouvoirs plastiques et politiques du cinéma. Sans complaisance ni égocentrisme, Kiarostami questionne alors son propre métier, l'éthique de son regard, obsédé par cette exigence : comment filmer des êtres sans les vampiriser?
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Lire l'articleMais il y déploie aussi tout son art du cadrage millimétré et poétique, son aisance à faire transformer chaque plan en surface picturale. Façades, vitres des voitures et portent s'emboîtent, l'architecture devient un terrain de jeu privilégié pour matérialiser les faux-semblants, les rôles que chacun se joue à soi-même et aux autres pour plaire, la difficulté à exister sincèrement. Au passage, le cinéaste insère discrètement une réflexion sur la lutte des classes, l'hypocrisie des convenances dont les personnages s'échappent en s'oubliant dans la fiction.
Le film sera visible ici à partir du 12 juin.
Abbas Kiarostami, libre jeu
Lire notre portraitLe programme complet
Où est la maison de mon ami ? - 4 juin
Au travers des oliviers - 12 juin
Le Goût de la cerise - 19 juin
Le vent nous emportera - 26 juin
Ten - 3 juillet
Copie conforme - 10 juillet
Like Someone in Love - 17 juillet
24 Frames - 24 juillet
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