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À voir sur mk2 Curiosity : « Tant qu’il nous reste des fusils à pompe », l’Ours d’or de Poggi et Vinel
- Agathe Wippler
- 2024-07-11
Pour la sortie en salle d’« Eat the Night », leur nouveau film, les enfants terribles du ciné français Caroline Poggi et Jonathan Vinel vous offrent leur époustouflant court métrage « Tant qu’il nous reste des fusils à pompe », Ours d’or à la Berlinale en 2014.
Pour découvrir le film, c'est par ici.
Caroline Poggi et Jonathan Vinel se rencontrent en fac de cinéma, juste avant qu’elle parte étudier en Corse, et lui à la Fémis, la grande école parisienne de cinéma, département montage. Ils ne perdent pas contact et réalisent ensemble, après quelques courts métrages en solo, plusieurs films très remarqués.
Leur premier film, Tant qu’il nous reste des fusils à pompe, remporte brillamment l’Ours d’or à la Berlinale en 2014. Le film s’ouvre sur une voix-off calme. C’est pourtant celle d’un jeune homme qui parle du suicide de son meilleur ami. Il compte l’imiter bientôt. Entre-temps, il semble flotter. Comme dans un rêve, il déambule dans des rues désertes où le temps paraît suspendu. Avant de partir, il doit s’assurer de ne pas laisser son frère seul. Il lui trouve une famille de substitution, un gang, entité sociale pour laquelle Vinel avoue une forme de fascination.
Caroline Poggi et Jonathan Vinel : « On joue avec les extrêmes pour se décharger de la violence du monde »
Lire l'entretienLa musique baroque associée au black metal donne une énergie et une ampleur singulières au film. On est emportés par le rythme tanguant de l’action, qui se déroule comme une fatalité. Les personnages en sont davantage victimes qu’acteurs. Vinel explique : « Pour moi, la violence, c’est un virus qui est là, dans le monde, et tu l’attrapes ou pas. » Poggi et lui montrent l’émergence de cette violence avec beaucoup d’intimité, de force, et d’élégance.
Au programme également :
Caroline Poggi et Jonathan Vinel nous offrent également leur court métrage choc et unique en son genre : Bébé Colère. Dans ce film de 2020, les deux cinéastes jouent avec les extrêmes : une très très petite fille est très très en colère. A découvrir gratuitement pendant sept jours.
Cinquante ans plus tôt, Marin Karmitz, fondateur de mk2, signait le magnifique Camarades, sur un jeune ouvrier de Saint-Nazaire confronté à un choix : sa fiancée ou la révolution. Pierre Barouh, musicien et producteur mythique - dont le doc génial Saravah ressort enfin en salle - signe les chansons engagées de cette plongée plus vraie que nature dans l’après Mai 68.
Et on remonte encore un demi-siècle à la découverte de ce moyen métrage sublime et très amusant : La Princesse aux huîtres, du génie Ernst Lubitsch. Son élégante Lubitsch Touch rend cette comédie burlesque absolument délicieuse - même sans aimer les huîtres.
Et dans le film surprise de la semaine, la princesse se transforme en postière, jouée par Isabelle Huppert. Délurée et curieuse, elle se lie d’amitié avec Sophie (Sandrine Bonnaire), la bonne des Lelièvre. Si vous pensez avoir la réponse, cliquez ici pour vérifier. Sinon, cliquez aussi pour découvrir.
Image : © DR