Cannes 2024CinémaPETIT ÉCRANCultureQUEER GAZEDIVINE GANGI.A. QUOI ?Le magazine
  • News
  • Article
  • 3 min

À voir sur mk2 Curiosity : Ça part en cacahuètes avec « Season of the Witch » de George A. Romero

  • Hugues Porquier
  • 2023-09-21

Grand maître du cinéma d’horreur, George A. Romero n’oublie jamais de tacler les déviances de la société américaine à travers ses créatures terrifiantes et fantastiques. Comme dans cette histoire d’émancipation foudroyante d’une femme au foyer. 

Dans son troisième long métrage, Season of the Witch (1973), le cinéaste américain George A. Romero revisite le genre du folk horror pour dresser un portrait peu reluisant d’une société américaine rongée par le patriarcat. Joan Mitchell, femme au foyer d’une quarantaine d’années, est hantée par des cauchemars de plus en plus violents. Ces projections nocturnes insupportables de sa condition malheureuse de femme au foyer vont peu à peu la pousser vers des pratiques occultes…

mk2 curiosity

Découvrez la plateforme cinéphile et gratuite

Si, selon son réalisateur, Season of the Witch n’est “pas vraiment” un film d’horreur, ces rêves tourmentés apportent au film une dose d’épouvante, entre home invasion (annonciateur des premiers slashers des années 1970), gros plans déformés sur d’inquiétants visages et prises de vues tremblantes à l’esthétique found footage - technique popularisée bien plus tard par le film Le Projet Blair Witch, en 1999. 

La sorcière et ses avatars au cinéma

Lire l'article

Dans la maison familiale, grande et déserte, les volets sont fermés, les rideaux sont tirés, plongeant les lieux dans une obscurité oppressante. Ces plans dessinent les murs de la prison dans laquelle l’épouse est destinée à passer le reste de ses jours. Malgré les absences répétées du mari, l’influence masculine reste omniprésente, symbolisée par cette statuette de taureau qui semble surveiller sa captive. Romero n’hésite pas à s’attarder longuement sur l’atonie du quotidien de Joan, filmant la vacuité des discussions de son entourage bourgeois. 

Cristèle Alves Meira : « Mon rapport à la sorcellerie est éminemment lié à ma culture, à l’univers mystique dans lequel j’ai grandi »

Lire l'interview

La sorcellerie apparaît alors comme le seul moyen de reprendre le contrôle de sa vie. En rencontrant d’autres femmes sorcières désireuses de s’extraire de leurs conditions, Joan découvre la sororité. En écho aux mouvements féministes des années 1960 et 1970 - notamment a W.I.T.C.H. (Women’s International Terrorist Conspiracy from Hell, la “Conspiration féministe internationale de l’enfer”) formée en 1968 - le film se double d’une critique sociale acerbe subtilement ancrée dans son époque

Au programme également : 

Un film à découvrir gratuitement dans notre sélection Ça part en cacahuètescomposées de 15 films poignants, effrayants ou barrés qui dépassent allégrement les limites du raisonnable, et repoussent les frontières de la créativité. Dolan, Klapisch, Kieślowski, Laugier, Almodovar… Accrochez-vous !

Inscrivez-vous à la newsletter

Votre email est uniquement utilisé pour vous adresser les newsletters de mk2. Vous pouvez vous y désinscrire à tout moment via le lien prévu à cet effet intégré à chaque newsletter. Informations légales

Retrouvez-nous sur