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  • Paradiscope
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  • 5 min

À voir sur les plateformes : une enquête terrifiante, la poésie de Hamaguchi et le portrait d'une héroïne à contre-temps

  • Lily Bloom
  • 2023-03-09

Notre sélection des pépites à ne pas manquer sur les plateformes de streaming en ce moment.

La Nuit du 12 de Dominik Moll (2022)

D'un fait divers sordide, une jeune fille brûlée vive sans raison, Dominik Moll tire un polar féministe inattendu, grand vainqueur des César 2023. Film noir entêtant, La Nuit du 12 se mue, d’interrogatoires en fausses pistes, en portrait glaçant de la toxicité masculine ordinaire. Comme les deux enquêteurs, exceptionnels Bouli Lanners et Bastien Bouillon, nous sommes hantés, sidérés, lorsqu’on réalise que tous les hommes interrogés pourraient avoir commis ce crime abject et gratuit. Avec précision, Dominik Moll nous entraine dans les recoins sombres d’une enquête labyrinthique et livre un plaidoyer puissant et infiniment triste contre la violence faite aux femmes.

Dispo sur MYCANAL

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Candyman de Nia DaCosta (2021)

Pas un môme des années 1980 ne se hasarderait à prononcer « Candyman » cinq fois tant la mythologie puissante imaginée par Clive Barker continue d’infuser l’imaginaire collectif trente ans après. Dans la version 2021, la figure du croquemitaine au crochet prend une dimension politique, sur fond de tensions communautaires aux États-Unis. Nia DaCosta offre une relecture contemporaine du film originel, le quartier Cabrini-Green, à Chicago, n’est plus défavorisé mais gentrifié, son héros est un jeune artiste noir riche qui va, par pur opportunisme, invoquer le Candyman. 

Dispo sur PRIME VIDEO

An Ordinary Woman (série, 2018)

Marina, une mère de famille épuisée, va passer le pas et devenir une mère maquerelle pour subvenir aux besoins de sa famille. Lorsqu’une de ses « filles » est retrouvée morte dans un hôtel, le fragile équilibre de son quotidien est rompu et les ennuis commencent dès lors qu’elle décide de faire disparaître le corps.  Si l’on pense bien sûr à Breaking Bad devant cette série comique russe, la tonalité est beaucoup plus sombre politiquement. Se dessine, d’épisode en épisode, le portrait d’une Russie corrompue à tous les étages et particulièrement dans la police.

Dispo sur ARTE

A Swedish Love Story de Roy Andersson (1969)

Pour son premier film, Roy Andersson filme l’amour naissant entre deux adolescents que tout oppose, Pär et Annica. Enivrés par leur bonheur d’aimer, ils ignorent superbement la médiocrité des adultes autour d’eux. Ce premier film injustement oublié est un enchaînement de tableaux gracieux, uniques et inoubliables. Il est émouvant de voir en germe le style singulier d’Andersson, qui signe avec cette amourette adolescente d’été un film miraculeux.

Dispo sur LACINETEK

Senses 1&2 de Ryusuke Hamaguchi (2015) 

De Passion à Drive My Car, le cinéma de Ryusuke Hamaguchi agit comme un antidote à la médiocrité du monde. Senses est une pure merveille, une fresque chorale d’une beauté et d’une profondeur entêtantes.  Nous sommes à Kobe, quatre amies pensent être heureuses jusqu’à ce que l’une d’entre elles disparaisse. Hamaguchi va s’immiscer dans le quotidien de ces desperate housewives nipponnes, sondant avec délicatesse les infimes mouvements de leurs existences, en quête de l’étincelle de révolte.

Dispo sur MK2 CURIOSITY

Senses 1 & 2 de Ryusuke Hamaguchi : hors des rails

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Julie en 12 chapitres de Joachim Trier (2021) 

S’attachant aux pas trébuchants d’une trentenaire à la dérive entre deux hommes, Julie en 12 chapitres est bien plus qu'une comédie romantique. C’est une chronique générationelle délicieuse, féroce, qui déploie sa force paisiblement, un grand film aussi incandescent et insaisissable que son actrice principale : Renate Reinsve. Portrait de femme bouleversant, le film nous invite à trouver le chemin de notre propre liberté et nous livre, l'air de rien, l’une des plus belles scènes de sexe de l’histoire du cinéma.

Dispo sur MYCANAL

Joachim Trier : « Je suis toujours ému par ces gens qui se rendent compte que leur temps est passé »

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« Julie (en 12 chapitres) » : Joachim Trier bouleverse avec son portrait d’une héroïne à contre-temps

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