
Tous les jours, dans son appartement encombré de Tokyo, Mitsuko relève un défi qu’elle se fixe elle-même. Aidée par A, la voix masculine de sa conscience, elle surmonte ses craintes pour aller au restaurant seule, partir en voyage ; son grand défi du film étant de réussir à inviter à dîner l’homme qui lui plaît. La romance, pourtant, passe au second plan pour laisser briller le personnage principal et nous inviter à goûter les joies simples de sa solitude. Chacune des émotions de Mitsuko est littéralement illustrée à l’écran : dans l’avion, elle imagine la cabine se remplir de ballons colorés ; quand elle joue de la musique, les notes se matérialisent derrière elle.
Les conversations perpétuelles de la jeune femme avec A, personnage intrusif mais serviable, la poussent à oser toujours un peu plus, tout en révélant subtilement son rapport tendu aux hommes, exploré crûment à la fin. Tout le long, et même dans le drame, Mitsuko campe fièrement son indépendance, la réalisatrice refusant jusqu’au bout le cliché de la demoiselle en détresse en prônant l’idée que si l’on a besoin des autres, c’est seulement pour nous encourager à faire ce qu’on n’osait pas faire seul.
Tempura d’Akiko Ohku, Art House (2 h 13), sortie le 20 juillet
Image (c) Art House