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« Bob Marley. One Love » de Reinaldo Marcus Green : le reggae dans l'âme
- Juliette Reitzer
- 2024-01-26
[Critique] On n’attendait pas de grand chamboulement avec ce biopic de la légende jamaïcaine du reggae, produit par sa veuve, Rita, et deux de ses enfants. Il réussit pourtant à capter l’essentiel : l’obstination de l’artiste à faire entendre son mantra politique et mystique, l’unité. Et la puissance intacte de sa musique.
L’icône planétaire, déclinée en posters, mugs et autres t-shirts aux quatre coins du globe depuis sa mort précoce, en 1981, a perdu au fil des ans de sa verve contestataire. C’est justement sur l’angle de l’engagement que le film se positionne dès son ouverture. À la fin de l’année 1976, Bob Marley (Kingsley Ben-Adir), déjà une star, prépare un concert pour la paix à Kingston, capitale de la Jamaïque déchirée par des violences meurtrières depuis son indépendance.
Deux jours avant le show, des hommes pénètrent chez lui et blessent notamment le musicien et sa femme, Rita. Débute alors un exil londonien de quinze mois pour Bob et ses musiciens, The Wailers, pendant lequel sera enregistré l’album Exodus (les séquences d’enregistrement en groupe sont les plus réussies) et qui s’achèvera par une tournée en Europeet un retour triomphal au pays.
Cette expatriation forme la trame narrative efficace du film, trouée de flash-back sur la blessure de l’enfant métis rejeté par son père ou sur sa découverte du mouvement rastafari. Elle offre aussi à l’artiste un terreau propice à l’introspection et à la réaffirmation exaltante de ses convictions antiracistes, rassembleuses et pacifistes : « Reggae music come to unify the people. » Simple et efficace.
Bob Marley. One Love de Reinaldo Marcus Green, Paramount Pictures (1 h 50), sortie le 14 février