
Le film s’ouvre sur une terre morte, que Dusty (le Britannique Josh O’Connor, impeccable avec son accent américain) traverse au volant de son pick-up. Durant dix minutes, il ne prononce pas un mot, les nappes de guitare de Binky Griptite (cofondateur de Sharon Jones & The Dap-Kings, qui signe la BO) suffisent à porter les images des paysages de l’Ouest américain. Dusty a perdu son ranch familial, réduit en cendres dans un incendie. Au Colorado, la nature est desséchée : il ne reste que les tombes de ses ancêtres, pierres intactes dans un paysage ravagé.
Le film de Max Walker-Silverman, déjà familier du Grand Ouest avec A Love Song (2022, inédit en France), trouve son élan lorsque Dusty toque chez son ex-femme pour récupérer leur fille, Callie-Rose (l’étonnante Lily LaTorre). Il veut lui montrer son nouveau refuge : un camping-car dans un camp de fortune, occupé par d’autres sinistrés.
Autour d’un barbecue improvisé, le cinéaste filme des liens qui naissent – notamment entre Dusty et Mila (Kali Reis, vue dans Night Country, saison 4 de la série True Detective) – et d’autres qui se retissent, entre le père et sa fille, qui, par pudeur, l’appelle par son prénom. Toujours d’une grande délicatesse, Rebuilding ne s’attarde pas sur la reconstruction matérielle, mais sur celle, plus fragile, des liens humains et du désir d’aller de l’avant.
Rebuilding de Max Walker-Silverman, KMBO (1 h 35), sortie le 17 décembre