« Pompei, Sotto le Nuvole » : dans l’ombre du Vésuve

Le documentariste multirécompensé Gianfranco Rosi (Lion d’or pour « Sacro GRA » et Ours d’or pour « Fuocoammare. Par-delà Lampedusa ») revient avec une œuvre sidérante, en noir et blanc, au pied cendreux des champs Phlégréens.


Pompei, Sotto le Nuvole
© Météore Films

Les documentaires de l’Italien Gianfranco Rosi provoquent toujours une stupéfaction silencieuse. Dans son noir et blanc impérial, Pompei. Sotto le nuvole ne déroge pas à la règle. De nouveau, les images écrasantes de beauté se passent de la présence et des commentaires du cinéaste, un dispositif ne faisant qu’amplifier la préciosité des scènes récoltées. Cette fois-ci, il plante sa caméra « sous les nuages » du Vésuve, à Naples. Le volcan et ses alentours apparaissent fréquemment dans le long métrage, mais comme des ponctuations, puisque la vie des habitants de la région intéresse davantage le réalisateur.

Parmi les personnages récurrents du film, il y a les sapeurs-pompiers qui rassurent au téléphone la population à chaque secousse et recadrent les enfants blagueurs à l’autre bout de la ligne. D’autres séquences suivent les cours d’un éducateur de rue ou les investigations d’un procureur de la République.

Gianfranco Rosi demeure fidèle à la dimension internationale de son cinéma, quand bien même le point de vue ne quitte jamais le territoire napolitain. Une troupe d’archéologues japonais fouille ainsi la Villa d’Auguste, tandis qu’au port des réfugiés syriens, passés par l’Ukraine, apportent du blé dans un navire. Plus que tout, les vestiges d’antan – parfois même une salle de cinéma abandonnée – hantent les vivants.

: Pompei, Sotto le Nuvole de Gianfranco Rosi (Météore Films, 1h55), sortie le 19 novembre