
De sa première vie de journaliste cinéma au sein de Studio Magazine dans les années 1990, Thierry Klifa – devenu cinéaste par la suite avec un sens inné du film choral (Le Héros de la famille, Les Yeux de sa mère) – a gardé un amour inconditionnel pour les acteurs.
Une qualité incontournable pour raconter cette histoire librement adaptée de l’affaire Banier/Bettencourt. Isabelle Huppert et Laurent Lafitte s’en donnent à cœur joie pour incarner cet improbable duo composé d’une milliardaire à l’impériale malice, en quête d’un souffle nouveau, et d’un photographe opportuniste, sans aucun filtre et à l’impertinence provocatrice. La Femme la plus riche du monde renouvelle le genre subtil et délaissé de la comédie de mœurs. Dialogues et interprètes sont au diapason d’un humour allant de l’acide au burlesque sans jamais prendre le dessus sur l’étude de mœurs, cette confrontation de deux mondes, au cœur de l’intrigue.
La mise en scène élégante et pertinente de Klifa permet une parfaite compréhension des enjeux et des subtilités de ce qui n’est pas qu’un jeu de dupes. Dans sa direction d’acteur, le réalisateur offre une partition d’une efficacité redoutable à l’ensemble de la distribution : du couple héritier mal aimé formé par Marina Foïs et Mathieu Demy au majordome dévoué qu’incarne avec maestria Raphaël Personnaz.
La Femme la plus riche du monde de Thierry Klifa, sortie le 29 octobre, Haut et Court (2 h 03)
