
« Au début, je n’aimais pas du tout mon personnage », concède la Marseillaise de 22 ans. La native du IIIe arrondissement joue Yasmine, la seule fille d’une bande de mecs de la Cité phocéenne. « Trop soumise » à son goût, Yasmine semble respectée avant tout parce qu’elle est la promise de leur chef, Omar. « Je suis beaucoup plus proche d’elle à la fin du film ! »
Durant les huit années de préparation des Filles désir nourries de séances d’impro, Leïa Haïchour va apprendre à composer avec Yasmine, à libérer sa puissance cachée. Comme l’essentiel du casting non professionnel du film, elle a participé à l’écriture des dialogues au sein d’un atelier de théâtre de Marseille. Et comme certains de ses partenaires, cette supportrice de l’O.M. (« mon club de cœur ») est créditée au générique des Filles désir en tant que « co-autrice ».
Déjà familière de la méthode collective de Prïncia Car, elle a débuté adolescente dans son court métrage Barcelona, sélectionné au festival de Clermont-Ferrand en 2019. Mais, sur Les Filles désir, ce fut « très différent » : « Quand j’ai vu quarante personnes le premier jour de tournage, j’avoue avoir été sous le choc ! » Tout semble plus cadré : « On a été coachés pendant deux mois, j’ai appris plein de trucs ! »
Détentrice d’un BTS économie sociale et familiale, mais sans « travail fixe » actuellement, la jeune femme, aussi rayonnante que modeste, commence tout juste à être « un peu fière » d’être actrice. La suite, après le petit nuage cannois ? Collaborer à nouveau, si possible avec Prïncia Car ou… « avec Greta Gerwig. Si en plus elle tourne à Marseille, ce sera parfait ! »
Les Filles désir de Prïncia Car, Zinc. (1 h 33), sortie le 16 juillet