Deux jeunes artistes franco-chiliens, deux figures montantes de l’art contemporain et du cinéma à suivre de près. Né en 1987, Grichka Commaret s’est fait connaître grâce à ses toiles miniatures réalisées à l’aérographe. Entre effets de rémanence et souvenirs floutés, il passe au crible de l’abstraction les motifs d’une banlieue en pleine mutation.
Barres d’immeubles et cages d’escalier, halos de réverbères et symboles géométriques, regards croisés et silhouettes en contre-jour : des lieux chargés d’affect où le quadrillage architectural subsume la figure humaine. Sa cadette, Tohé Commaret, née en 1992, passe par les Beaux-Arts de Paris avant de partir étudier l’art vidéo au Fresnoy, où elle suit l’enseignement du cinéaste Ben Russell.
Elle y produit ses premiers docu-fictions, à la lisière du surnaturel, hantés par les fantômes de la dictature de Pinochet. Dans ces courts-métrages, elle s’attache aussi bien au réel le plus brut qu’à une forme de transfiguration. Son film Because of (U), présenté en 2024 à la Biennale de Lyon, saisit la réalité douloureuse d’une fille de cité sous l’emprise d’un rappeur à succès.
Grichka et Tohé convoquent le pouvoir magique de la fiction pour figurer des espaces résiduels où la violence côtoie la poésie. Conçue comme une conversation entre leurs travaux respectifs, l’exposition « Miss Recuerdo » intervient à l’occasion de la réalisation de leur premier film commun, Palma, dont deux extraits sont présentés.
Ce court-métrage a pour décor la dalle de Vitry-sur- Seine, où ils ont passé leur jeunesse, et met en scène une disparition : celle de Malo, figure populaire du quartier partie en laissant derrière elle un message énigmatique. Saurons-nous le déchiffrer ?
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