
Mimi (étonnante Daphné Patakia), tout juste sortie de HP et en recherche d’emploi, atterrit dans un cabinet d’avocats en déroute dirigé par un couple en implosion (les épatants Benoît Poelvoorde et Agnès Jaoui). Contre toute attente, elle réussit à gagner la confiance de Paul, l’homme de loi en crise de foi. Plus fou : à la suite d’un quiproquo, Mimi le persuade de plaider l’innocence d’un jeune homme accusé d’arnaque, alors que l’avocat lui-même est en voie d’être rayé du barreau – sur le point, donc, de basculer à son tour hors de la normalité.
Avec cette certitude déconcertante des illuminés, Mimi va l’entraîner dans des aventures loufoques, plaidant au passage sa propre cause : « S’il vous plaît, ne me laissez pas toute seule, je suis de très mauvaise compagnie avec moi-même. » Un postulat drolatique qui pourrait résumer ce film en équilibre fragile entre le vraisemblable et l’affabulation. L’exercice de funambule affleure dans de savoureux dialogues : « En théorie on ne peut pas, mais dans le réel on va le faire. » Un parti pris littéralement adopté par l’intrépide cinéaste et sa chef-opératrice, Jeanne Lapoirie, qui sait mettre en lumière l’héroïne même quand elle s’aveugle. À l’arrivée, un périple insolemment insolite, à l’instar de Mimi.
Sur la branche de Marie Garel-Weiss, Pyramide (1 h 31), sortie le 26 juillet
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