« Love You to Death » : la série espagnole qui dynamite la romcom avec joie

Après le succès de « La mesías », cette comédie romantique catalane vient confirmer l’excellente santé des séries espagnoles. Personnages de trentenaires remarquablement écrits et incarnés, modernité des situations et dialogues espiègles : on touche au dosage parfait du genre.


"Love You to Death" sur Apple TV+
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Peu de genres obéissent à une mécanique de précision aussi réglée que la comédie romantique. Dès lors, le renversement des clichés a souvent relevé du contre-pied total, avec des personnages féminins exécrables et hermétiques au couple, quand leurs partenaires masculins se faisaient doux et casaniers. À l’amour, à la mort (A muerte en V.O.) signe peut-être l’avènement du parfait équilibre.

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Créée par le jeune Catalan Dani de la Orden, la série raconte l’histoire de Raúl, trentenaire prudent, pour ne pas dire ennuyeux, qui apprend qu’un cancer du cœur va le mener tout droit vers une table d’opération. Un malheur n’arrivant jamais seul, il se fait larguer par sa petite amie alors qu’ils procèdent à l’achat d’un cactus. Entraîné par son colocataire à l’enterrement de l’un de leurs amis de lycée, le jeune homme y retrouve Marta, ancienne camarade fêtarde et socialement inadaptée, qui accepte d’aller boire un verre avec lui dans l’unique but de prouver à sa sœur qu’elle est capable d’apprécier les hommes normaux…

À l’amour, à la mort embrasse sans effort la modernité et la fluidité des relations sociales et amoureuses contemporaines. Ici, on se sépare et on se retrouve avec beaucoup de drôlerie mais sans drame exacerbé, l’attachement naît moins du coup de foudre que de la connaissance profonde, et la maternité s’invite au programme sans provoquer de questionnements existentiels. Dani de la Orden n’a rien d’un naïf : il montre également les poches de résistance conservatrices d’une société qui met toujours la pression aux femmes pour être raisonnables, et aux hommes pour affirmer leur virilité (hilarantes scènes dans la concession automobile qui sert de cadre de travail à Raúl). Mais il y a dans cette fiction une telle capacité à banaliser la diversité des situations qu’on se surprend à tomber sous le charme du trivial. Les excellents acteurs principaux, Verónica Echegui et Joan Amargós, ressemblent d’ailleurs à l’ensemble de l’entreprise : éloignés des canons de beauté, ils en deviennent d’autant plus sublimes.

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