
Depuis Chocolat (1988), son premier long métrage en forme de récit autobiographique sur la fin du colonialisme au Cameroun, Claire Denis construit une œuvre radicale, nourrie d’un rapport intime au corps et d’une mise en scène singulière. Avec Le Cri des gardes, adaptation de la pièce Combat de nègres et de chiens de Bernard-Marie Koltès, la cinéaste retourne en Afrique pour raconter une histoire postcoloniale : celle de deux expatriés français, responsables d’un chantier de travaux publics, confrontés à un homme venu réclamer le corps de son frère, mort sur le site.
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Porté par un casting impressionnant — Issach de Bankolé, Matt Dillon et Tom Blyth —, ce huis clos a séduit les spectateurs du TIFF dans sa mise en œuvre au plus près de l’œuvre originelle. « Un film riche en dialogues, presque une forme d’horreur spirituelle » écrit Chase Hutchinson pour The Wrap. Pour Aaron Allard, « Il y a beaucoup de choses qui mijotent sous la surface et {qu’il est} encore en train de décortiquer ».
La performance des acteurs est également saluée, en particulier celle d’Issach de Bankolé, considéra par Michael kc comme « l’un des plus grands artistes vivants ». Il est « incroyable, tout en présence, tout en gravité », ajoute kk5335, même si ce dernier regrette que le film « souffre parfois d’une énergie trop théâtrale ». Opinion partagée par d’autres spectateurs qui plient devant la lenteur du film : « Mets juste le corps dans le sac, mec… », s’insurge ironiquement John.

Un autre spectateur, Joey, partage un spoiler aussi inattendu qu’amusant :
« Matt Dillon collectionne des photos torse nu de Tom Blyth dans son bureau comme une fille sur Tumblr. Il est tellement réel pour ça. »
Mais la critique la plus marquante revient peut-être à Emile, qui écrit :
« Ce film ressemble à un rêve sur ce que l’on ressent lorsqu’on est au purgatoire, où l’on doit faire face à soi-même et aux décisions qui nous ont conduit à cet endroit. »
Le Cri des gardes devrait voir le jour en salles le 18 février 2026.