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Vikash Dhorasoo interviewé par Adèle, Esther, Ibrahima et Paul

  • Cécile Rosevaigue
  • 2019-07-11

Adèle, Esther, Ibrahima et Paul sont en cinquième. Ils ont rencontré Vikash Dhorasoo, ancien joueur de l’équipe de France de football, passé par les clubs du Havre, de Lyon, de Bordeaux, du PSG, de l’AC Milan… En 2011, il a cocréé l’association Tatane, « pour un foot durable et joyeux », qui tient notamment tous les mercredis une école de foot pour toute la famille dans le parc de la Villette.

Est-ce que petit déjà, tu voulais jouer au foot ?

Oui, je viens d’un quartier populaire du Havre, Caucriauville, et on se retrouvait tous les soirs en bas de l’immeuble, les vieux, les jeunes, les filles, les garçons, les Noirs, les Blancs, les Arabes. On jouait tous au foot. C’était marrant parce qu’il n’y avait pas de début, pas de fin, juste la tombée de la nuit qui nous obligeait à arrêter.

Est-ce que c’est dur de devenir footballeur pro ?

Oui très dur, et de le rester aussi ! Il y a beaucoup de concurrence, c’est un métier très physique, qui s’apprend jeune, alors il faut être fort mentalement. Il faut toujours essayer d’être le meilleur, parce qu’au final très peu de footballeurs passent professionnels.

Est-ce qu’il faut être bon comédien pour jouer au foot ?

Non, il faut seulement être bon footballeur.

Oui, mais pour simuler ?

Je voyais bien où tu voulais en venir, mais parfois on pense que le joueur simule alors qu’en fait il a juste anticipé. Si, en pleine course, on met une jambe devant toi, tu n’as pas d’autre choix que de tomber pour éviter de te prendre un coup. Le foot, c’est un sport de balle qui a ceci de particulier et d’unique qu’on y joue avec les pieds. Ce qui veut dire qu’il n’est jamais vraiment à toi ce ballon ; même Messi, « le meilleur joueur du monde », quand il a le ballon au bout du pied, il ne lui appartient pas. Si j’ai le ballon dans la main, c’est le mien, mais si je l’ai au pied, on peut venir me le piquer à n’importe quel moment. Les autres joueurs essaient de te le prendre, ils te taquinent les chevilles… Moi, j’ai des balafres partout.

Quelle a été ta réaction quand les Bleus ont gagné la Coupe du Monde cette année ?

J’étais super content. Et puis je l’aime bien, cette équipe de France, elle a une belle couleur.

Pourquoi avoir créé l’association Tatane ?

Avec Tatane, on propose juste de jouer au foot, et il se trouve que ça permet de lutter contre la discrimination. On pense qu’en jouant au foot il se passe des choses : faire la passe à quelqu’un, ça veut dire quelque chose… Le foot, c’est un prétexte pour que les gens se parlent et se croisent. Il y a un écrivain, Eduardo Galeano, qui a écrit : « On a perdu, on a gagné, on s’est bien amusés. » C’est une phrase qui nous rassemble et nous ressemble bien, à Tatane !

Pourquoi ce nom ?

Une tatane, c’est une vieille chaussure, il y a des expressions comme « mettre un coup de tatane dans la fourmilière » que j’aime bien. Et puis la tatane, ça représente le foot qu’on joue en bas de l’immeuble, avec des godasses un peu cabossées.

Est-ce que tu veux faire une petite partie de foot ?

Allez, on fait un match !

• PROPOS RECUEILLIS PAR ADÈLE, ESTHER, IBRAHIMA ET PAUL (AVEC CÉCILE ROSEVAIGUE)

PHOTOGRAPHIE : MIKE IBRAHIM

 « La Maison Tatane », tous les mercredis de 14 h à 17 h à la Folie no 7, dans le parc de la Villette

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