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La dessinatrice Clémentine du Pontavice interviewée par une classe de maternelle

  • Cécile Rosevaigue
  • 2019-05-28

Les élèves de la grande section de l’école maternelle Godefroy-Cavaignac à Paris ont rencontré Clémentine du Pontavice. Autrice et dessinatrice, elle a discuté avec toute la classe de son livre Truc de fille ou de garçon ?

Que raconte ton livre?

Ce sont des petites histoires qui parlent de ce qu’on peut s’interdire de faire sous prétexte qu’on est une fille ou un garçon.

Pourquoi tu as écrit ces histoires?

J’ai une petite fille qui s’appelle Aponi, elle a 7 ans. L’année dernière, elle est entrée au CP. Dans la cour de récréation, Aponi voulait jouer au football, mais les garçons lui ont dit: «Non, déjà tu es une CP, et en plus tu es une fille, donc tu n’as pas le droit de jouer au foot, c’est interdit.» Elle est rentrée à la maison furieuse.

Qu’est-ce que tu lui as dit?

J’ai réfléchi et j’ai compris que j’avais besoin d’écrire quelque chose pour aider ma fille. Je ne trouve pas ça juste que les enfants ne puissent pas jouer à ce qu’ils veulent. Je pense que chaque personne est un être humain unique, avec ses goûts, ses envies et son caractère, et qu’il n’y a pas d’histoires de fille ou de garçon là-dedans. Pour jouer au foot, il faut des jambes, du souffle et avoir un ballon; et ça, ce n’est pas une question de genre!

Mais pourquoi est-ce qu’aussi peu de filles veulent jouer au foot?

Il y a beaucoup de filles qui en ont envie, mais c’est compliqué d’aller voir les garçons et de leur dire: «Je veux jouer avec vous.»

Moi, je ne comprends pas pourquoi les garçons ne pourraient pas coudre?

C’est vrai, il ne faut pas s’empêcher de faire quelque chose juste parce qu’on a entendu ou qu’on nous a dit que c’était un truc de fille ou un truc de garçon.

C’est comme les mathématiques, il n’y a pas que les garçons qui ont un cerveau.Les filles grandes et les filles petites en ont un aussi.

Voilà, on a tous des cerveaux, même s’ils sont différents. Certains d’entre nous vont préférer les maths, d’autres le français, d’autres vont savoir très bien dessiner… Cela n’a rien à voir avec le fait d’être une fille ou un garçon.

Moi, j’ai entendu dire: «Les grands garçons, ça ne pleure pas.» Mais moi, je pleure parfois.

C’est vrai, souvent, quand un garçon pleure, on se moque de lui. Alors que tout le monde a le droit de pleurer. Les adultes aussi ont parfois des moments de tristesse et expriment leur émotion en pleurant.

Pourquoi est-ce que tes bonhommes sont comme des ronds?

J’ai dessiné des ronds, parce qu’un rond peut représenter tout le monde: toi, moi, une fille, un garçon, quelqu’un de gai, quelqu’un de triste… Tout le monde peut se reconnaître dans un rond.

Comment est-ce que tu dessines?

J’utilise une peinture qui s’appelle de l’aquarelle. Je fais des ronds de couleurs, que je laisse sécher, puis je prends un stylo noir très fin et je dessine les jambes et les bras. La bouche rouge en forme de cœur, je la dessine aussi au stylo rouge.

C’est facile à faire?

Oui, et ça peut vous donnez des idées. Vous aussi, vous pouvez raconter des histoires avec des bonhommes tout simples.

Truc de fille ou de garçon? de Clémentine du Pontavice (L’École des loisirs, 48 p.), dès 6 ans.

Propos recueillis par les élèves de la grande section de l’école maternelle Godefroy-Cavaignac à Paris avec Cécile Rosevaigue
Crédit photographie : Eriola Yanhoui

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