Avec Port Authority, présenté dans la section Un Certain Regard à Cannes, la cinéaste new-yorkaise nous immerge dans l’univers d’une ballroom community et signe un premier film prometteur, habité par une énergie fiévreuse. Rencontre.
Pourquoi avoir choisi de débuter Port Authority sur une gare routière ?
Elle symbolise ce sentiment de déracinement que l’on ressent tous en tant qu’Américains. Cela vaut pour New York, qui est une ville très cosmopolite, mais aussi pour le reste du pays. Les gens arrivent souvent dans un nouveau lieu, sans attaches, pour y refaire leur vie, pour recommencer à zéro.
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Vos personnages sont très remuants mais sont aussi à la recherche d’une stabilité…
Je pense que l’idéal est d’entretenir un équilibre entre le fait de rester en mouvement et d’avoir un foyer. C’est ce qu’a la chance d’avoir Wye par le biais de sa communauté et ce que recherche Paul. Ce n’est d’ailleurs pas le foyer en lui-même qui est important, mais les personnes qui le composent.
Dans quelle mesure Paul fait-il un pas vers son identité et vers celle des autres ?
Quand vous faites partie des dominants, vous n’avez pas à songer pas à votre couleur de peau ou à votre genre, parce que le monde est conçu pour vous. À partir du moment où Paul comprend cela, il peut commencer à se rendre compte des structures de domination qui façonnent le monde actuel.
Port Authority de Danielle Lessovitz, Madeleine Films (1h34). En salles le 25 septembre.
Photo d’ouverture: Copyright Madeleine Films