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Les spectacles à ne pas manquer en juillet

  • Aïnhoa Jean-Calmettes
  • 2019-07-10

Since She, de Dimitris Papaioannou

C’est la première fois, depuis le décès de Pina Bausch, il y a dix ans, que sa compagnie invite un artiste à créer une pièce inédite. Since She. Le titre semblerait presque passer sous silence le mot qui compléterait la phrase, «died». L’euphémisme fait symbole: disparaîton jamais vraiment lorsque l’on a été une des plus grandes, si ce n’est la plus grande, chorégraphes du xxe siècle? Pour enfiler ce costume, il fallait un metteur en scène n’ayant pas froid aux yeux et capable d’accueillir dans son univers le vocabulaire chorégraphique du Tanztheater Wuppertal. Le Grec Dimitris Papaioannou était tout trouvé: féru de formes grandioses (il a conçu les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques d’Athènes en 2004) et de grandes épopées, il réussit le pari d’hybrider son esthétique et celle de Pina Bausch sans les trahir ni les amoindrir.

Dans Since She, on retrouve la grâce et la liberté des mouvements bauschiens, la solitude et la nostalgie latente des danseurs. Mais aussi la plasticité monumentale des tableaux vivants composés par Papaioannou, qui semblent tout droit sortis de livres d’images inspirés de la mythologie grecque, de l’Ancien comme du Nouveau Testament, ou encore des maîtres flamands. Parfois monstrueux mais toujours d’une beauté désarmante, les corps s’élancent, se frôlent, s’emmêlent ou se ratent dans un univers qui renvoie autant au fond des âges qu’au décor de Café Müller, avec ses tables et ses chaises. Un clin d’œil, comme une manière de reprendre l’histoire là où elle avait commencé.
«Since She» de Dimitris Papaioannou, du 8 au 11 juillet à la Grande Halle de la Villette, avec le Théâtre de la Ville (1h50)

Les Bonimenteurs

Renouant avec l’époque du cinéma muet, Arthur B. Gillette (du groupe Moriarty), Jennifer Hutt et le performeur Jonathan Capdevielle redonnent vie à ces personnages trop oubliés que sont les bonimenteurs. Improvisateurs chevronnés, sorte d’ancêtres des doubleurs, ces derniers avaient aussi pour mission d’interpréter et d’analyser les images qui défilaient. Après s’être attaqués au Spetters de Paul Verhoeven, ils se tournent vers l’horreur de Suspiria.
«Les Bonimenteurs – Suspiria» de J. Capdevielle, A.B. Gillette et J. Hutt, les 20 et 21 juin au CND (1h35)

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