Comment refléter et réfléchir aujourd’hui l’énergie d’une époque à laquelle a grandement contribué l’ouverture du Centre Pompidou ? Sur un mode quasi oulipien, le choix s’est porté sur des œuvres conçues ou acquises en 1977, ou par des artistes nés ou disparus cette année-là, tout en proposant à des artistes contemporains de produire de nouvelles œuvres venant dialoguer avec celles-ci. C’est le cas notamment de l’artiste Marie Auvity, qui revient sur le dernier film de Roberto Rossellini, Le Centre Georges Pompidou, à travers un ambitieux film-enquête donnant la parole à l’un de ses initiateurs, le producteur Jacques Grandclaude, ainsi qu’à Claude Mollard, alors secrétaire général du Centre Pompidou, et à Alain Bergala, ancien rédacteur en chef adjoint des Cahiers du cinéma. Resté dans l’ombre pendant quarante ans, le documentaire de Rossellini constitue le cœur de l’exposition présentée à La Ferme du Buisson. Le 31 janvier 1977, jour de l’ouverture au public, le cinéaste italien est là avec sa caméra et ses micros cachés pour saisir le lieu et les réactions des visiteurs, médusés voire choqués, révélant ainsi, sur le vif, la portée sociale et politique d’un tel événement. Un inspirant vent d’utopie qu’il s’agit d’insuffler à nouveau.
« Quand Rossellini filmait Beaubourg »
jusqu’au 16 juillet à La Ferme du Buisson (Noisiel)