[JEU VIDEO] « Season : A letter to the future » : mémoire fuyante

Développé par un petit studio québécois, ce jeu d’exploration à vélo fait de l’apocalypse une étonnante matière poétique.


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Alors que j’arpente à vélo les chemins d’une superbe vallée, un champ de blé aux reflets d’or m’émerveille au point que je sors mon Polaroid pour l’immortaliser. Plus loin, les trilles mélodieux d’un oiseau me poussent à faire de même avec mon magnétophone. Ces souvenirs sont consignés dans un journal de bord que je compose au fil de mes flâneries. Mais les apparences sont trompeuses : ce monde, si beau et si serein, est appelé à disparaître, et je suis son dernier témoin. Season. A Letter to the Future nous met dans la peau d’Estelle, jeune habitante d’un univers au rituel implacable : chaque changement de saison signifie la fin du monde en place, avant sa renaissance sous une autre forme.

La boucle temporelle, nouveau concept métaphysique des jeux-vidéos

Notre rôle : capturer, sous forme de photos, de croquis, d’extraits sonores, tous les vestiges qu’elle trouve en chemin, afin de les transmettre aux générations suivantes. Libre à nous de nous balader à vélo dans ce petit monde ouvert, de sélectionner les artefacts qui nous plaisent et de composer nos pages à la façon d’un scrapbooking virtuel. Si le jeu bouleverse, c’est d’abord par son rejet du cliché post-apocalyptique, ici remplacé par une sérénité aussi visuelle qu’atmosphérique ; mais aussi par son immédiateté à faire nôtre cette quête existentielle. Face à la catastrophe imminente, notre seule raison d’être devient la sauvegarde d’une civilisation, par des bribes qui sont d’abord le reflet de notre propre monde intérieur. 

> (Scavengers Studio | PC, PS4, PS5)