Vu à Cannes 2017 : Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc, divine comédie

On s’y attendait mais on ne pensait pas que ce serait à ce point là. Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc est tout aussi fou, et même bien plus, que les deux derniers films de Bruno Dumont (P’tit Quinquin et Ma Loute), qui amorçaient son virage vers la comédie. Tenez vous bien : il s’agit d’une comédie


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On s’y attendait mais on ne pensait pas que ce serait à ce point là. Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc est tout aussi fou, et même bien plus, que les deux derniers films de Bruno Dumont (P’tit Quinquin et Ma Loute), qui amorçaient son virage vers la comédie. Tenez vous bien : il s’agit d’une comédie musicale hard rock (la bande originale, qui louche vers le mauvais goût de groupes de métal symphonique du style Evanescence, est signée du musicien électro Igorrr) sur les jeunes années de Jeanne d’Arc, juste avant qu’elle boute les Anglais hors de France. À base de chorés démentes multipliant les headbangings, les dabs, ou les mouvements tecktonik, la petite Jeanne, qu’on suit de l’enfance à l’adolescence, apparaît comme une enfant révoltée contre l’ennemi. Elle va s’en plaindre en chantant une longue prière à Dieu, avant d’être choisie comme l’élue qui mènera la dernière bataille. Filmant dans un cadre assez minimaliste (les dunes de la Côte d’Opale – et pas la Lorraine où l’intrigue est censée se passer, Dumont tient à filmer les paysages qu’il aime regarder), le film tire sa force du constant balancement entre le côté pieux, spirituel de ce qui est raconté – la relation de Jeanne à Dieu, un dialogue souvent figuré par des jeux sur les plongées et contre-plongées – et les délires que se permet Dumont. Façon Jeanne d’Arc, c’est quasiment de manière martiale qu’il aborde le genre de la comédie musicale, l’attaquant de front avec tout son arsenal de bizarreries et de décalages retors.

de Bruno Dumont
Memento Films (1h45)