Quelques mois après la chute du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, un couple emmène son fils passer un week-end de détente dans le sud du pays. Mais une attaque terroriste a raison de leur insouciance : grièvement blessé, le jeune garçon doit subir d’urgence une greffe de foie. Quant aux premières analyses médicales, elles font remonter un secret qui dormait depuis une décennie. Rappelant les plus grandes réussites du cinéaste iranien Asghar Farhadi (Une séparation), le novice Mehdi Barsaoui déploie une tragédie familiale aussi ample qu’intime, tout en décrivant les failles et les dérives d’une Tunisie peinant à se reconstruire.
Très vite, la survie du fils n’est plus qu’un enjeu parmi d’autres, et c’est dans un état de nervosité croissant que les personnages vont tenter de sauver ce qui peut l’être. Dans le rôle des parents mis à l’épreuve qui envoient valser leur costume de père et mère courage pour mieux se mettre à nu, Najla Ben Abdallah et Sami Bouajila font des merveilles. Un fils doit beaucoup à leur rage désabusée, ainsi qu’à un scénario d’une intensité folle, qui laisse à la limite de l’asphyxie.
Un fils de Mehdi M. Barsaoui, Jour2fête (1 h 36),