Révélée à la Quinzaine des réalisateurs avec Los Silencios, chronique sociale sur le sort des réfugiés, la réalisatrice a répondu à nos questions.
—> A lire aussi: Notre critique de Los Silencios
Quelle part documentaire vouliez-vous injecter dans la fiction ?
J’ai écrit le scénario à partir de la réalité que j’ai observée. Les acteurs sont presque tous des non-professionnels qui jouent leur propre rôle, dans leur environnement naturel. J’aime être à l’endroit où la puissance de la fiction et l’honnêteté du documentaire se rencontrent.
On baigne dans un entre-deux : réel et imaginaire, vivants et morts…
Quand on traverse un deuil, comme la mère dans le film, on perd ses repères. De même, quand on est un immigré, on cherche sa place. L’île sur laquelle nous avons tourné est fascinante, car elle est sous la mer pendant quatre mois, ce qui renvoie aussi à cette idée de flottement.
L’aspect onirique du film vient du travail sur la lumière et l’obscurité.
Absolument. Plutôt que de conception de la lumière, je parlerais même de conception de l’ombre ! Certains lieux sont dans l’obscurité, car je souhaitais créer une présence uniquement par le son. En imaginant ce qui se passe hors champ, le spectateur contribue à la création du film.