Si tu voyais son coeur de Joan Chemla : hôtel particulier

C’est un premier long métrage qui séduit parce qu’il nous prend par surprise. Au début, on est dans un film naturaliste viril à la Jacques Audiard. Puis, très vite, la réalisatrice Joan Chemla nous emmène ailleurs à l’aide d’une narration elliptique, flottante et assez envoûtante. Dans la communauté gitane, près de Marseille, la cinéaste suit


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C’est un premier long métrage qui séduit parce qu’il nous prend par surprise. Au début, on est dans un film naturaliste viril à la Jacques Audiard. Puis, très vite, la réalisatrice Joan Chemla nous emmène ailleurs à l’aide d’une narration elliptique, flottante et assez envoûtante. Dans la communauté gitane, près de Marseille, la cinéaste suit la trajectoire heurtée de Daniel (Gael García Bernal, sombre et fascinant) après qu’il a assisté à la mort accidentelle de son meilleur ami Costel (Nahuel Pérez Biscayart). En deuil, rongé par la culpabilité, il tente difficilement de reprendre pied dans un hôtel tenu par un marchand de sommeil, où se côtoient d’inquiétants personnages – parmi lesquels un réceptionniste à l’air menaçant (Karim Leklou, décidément toujours parfait dans les rôles de types louches). Un jour, Francine (Marine Vacth), une mystérieuse jeune femme, échoue, elle aussi, dans ce logis insalubre… C’est à travers sa peinture évasive et sensorielle de ce refuge miteux, montré du point de vue de Daniel et filmé avec un grand souci plastique, que Chemla, avec brio, parvient à figurer l’enlisement mental de son protagoniste.

de Joan Chemla
Diaphana (1 h 26)
Sortie le 10 janvier