Elle a débuté le tournage du nouveau Kervern-Delépine, Mords-les, et a écrit Paroles d’Évangile, un recueil de poésies dans lequel elle jongle avec les mots et les mythes. Sur l’île Saint-Louis, où elle a élu domicile depuis des années, l’artiste punk Brigitte Fontaine a répondu à notre questionnaire cinéphile – avec l’extravagance qu’on lui connaît.
Pouvez-vous vous décrire en 3 héroïnes de fiction ?
Jeanne d’Arc, dans La Passion de Jeanne d’Arc de Carl Theodor Dreyer. Gigi, dans le film de Vincente Minnelli. Et Lola, dans celui de Jacques Demy. Je ne vais pas vous dire pourquoi parce que ça sera toujours « parce que ».
Un film qui vous rappelle vos débuts de chanteuse dans la salle parisienne des Trois Baudets ?
Lola de Jacques Demy.
3 cinéastes qui devraient, selon vous, filmer l’île Saint-Louis ?
Patrice Leconte, Liza Johnson, Jacques Demy. Demy l’aurait filmée de manière simple et digne, ce qu’elle n’est plus du tout. Avec Patrice Leconte, ça serait maniaque, bouillant.
3 B.O. qui vous obsèdent ?
La musique d’In the Mood for Love de Wong Kar-wai. La chanson « Je cherche après Titine » par Charlot . La bande originale de Parle avec elle de Pedro Almodóvar.
3 films politiques qui tapent là où il faut ?
Ce truc sur le pape qui était du côté des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale… Amen., je crois . C’est trop rigolo. C’est classe, parce que Lubitsch arrive à nous faire rigoler avec des trucs sérieux.
L’acteur ou l’actrice qui vous faisait fantasmer à 13 ans ?
Michel Simon. Je le trouve exceptionnel, c’est une pointure.
3 scènes de films que vous aimeriez vivre ?
. J’aimerais être la jeune Bulgare qui explose de joie et embrasse Rick.
« Paroles d’Évangile » de Brigitte Fontaine. (Le Tripode, 80 p.)
Crédit photo: Tu Minh Tan