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Quel avenir pour le cinéma national après le Brexit?

  • Perrine Quennesson
  • 2019-03-20

Trois ans après le référendum qui, contre toute attente, a vu les Britanniques se prononcer en faveur du Brexit, le Royaume-Uni sort officiellement de l’Union européenne ce 29 mars 2019. Et l’industrie du cinéma national devient bipolaire.

Sur place, personne ne sait réellement à quelle sauce il va être mangé, et le monde du septième art ne fait pas exception. Pourtant, récemment, ça n’allait pas si mal pour le cinéma outre-Manche: d’après des statistiques publiées par le British Film Institute, la fréquentation des salles en 2018 a été la plus forte depuis les années 1970, avec 177 millions de spectateurs – Avengers 3, Mamma Mia 2 et Bohemian Rhapsody ont été les cartons de l’année. Par ailleurs, en raison de nouveaux crédits d’impôt particulièrement avantageux et peu complexes à obtenir, de nombreuses sociétés étrangères comme Disney ou Netflix sont venues tourner des films et des séries au Royaume-Uni, profitant du savoir-faire local. Ainsi, depuis 2016, année du vote du Brexit, les productions réalisées sur le sol britannique, telles que The Crown, Pokémon. Détective Pikachu ou encore Star Wars. Épisode IX, ont rapporté quelque 2,7 milliards de livres à l’économie nationale.

Mais ce bilan positif ne concerne que les productions à fort budget, et le challenge se situe du côté des films art et essai, britanniques et étrangers, qui risquent d’être très fragilisés par cette sortie annoncée de l’Europe, tant au niveau de leur production que de leur diffusion en salles. Le Royaume-Uni avait en effet jusqu’à présent accès à Europe créative, un programme de l’Union européenne qui, entre autres missions, soutient financièrement l’industrie du cinéma des pays membres – et en particulier les films les plus fragiles. Si aucun deal n’est signé avant la date fatidique du 29 mars par la Première ministre britannique, Theresa May, et les dirigeants des autres États membres de l’UE, le Royaume-Uni devra quitter ce programme. En résultera nécessairement un grand danger pour la diversité des œuvres en salles – seuls ceux qui auront les moyens se feront une place. En revanche, si un accord est signé, le pays aura encore deux années, dites transitoires, pour réfléchir à une solution. Fingers crossed.

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