« J’aime demander aux cinéastes avec lesquels je travaille quels films regarder pour préparer un rôle », clarifie-t-elle, révélant un côté studieux et appliqué, alors qu’elle cherche frénétiquement une note sur son téléphone, assise sur le canapé d’une chambre d’hôtel cannoise. Pour lui faire incarner Nina dans Eleanor the Great, Scarlett Johansson lui a conseillé La Fureur de vivre de Nicholas Ray (1956), Des gens comme les autres de Robert Redford (1981) ou encore Harold et Maude de Hal Ashby (1972). Mais Erin Kellyman a aussi puisé dans son vécu.
« Comme Nina, j’étais une ado plutôt timide. J’ai dû dépasser ça pour devenir actrice », affirme la comédienne, avant de dévoiler en riant son passe-temps préféré à l’école : observer ses camarades. « J’ai toujours trouvé les gens fascinants, c’est ce qui m’a donné envie de faire ce métier. »
Formée à l’école The Television Workshop de Nottingham, elle développe un jeu naturaliste, tout en nuances, avant de décrocher un rôle dans la sitcom Raised by Wolves (2015-2016). Depuis, elle enchaîne les apparitions sur le petit et le grand écran, mêlant productions hollywoodiennes (Solo. A Star Wars Story de Ron Howard en 2018, la série Marvel Falcon et le soldat de l’hiver en 2021) et films d’auteur (The Green Knight de David Lowery en 2021, Blitz de Steve McQueen en 2024), et optant pour des personnages complexes (une aspirante chevaleresse dans la série Willow, 2022- 2023, une survivante mystérieuse dans la suite de 28 Ans plus tard, prévue pour janvier 2026…) Et ensuite ? Elle rêve de jouer avec la tout aussi british Julie Walters, ou de tourner avec Greta Gerwig. On verrait bien les deux en même temps.
