
« J’ai eu une maman cinéphile qui m’a emmenée très tôt, avec mon petit frère, voir de grands classiques comme La Nuit du chasseur. J’ai aussi été marquée par Le Tombeau des lucioles, qui a dû nourrir mon imaginaire autour de la résilience des enfants. » Enthousiaste, Clémence Madeleine-Perdrillat décidera plus tard, durant ses études littéraires, de travailler sur des courts métrages. « J’ai adoré débuter à 19-20 ans avec des équipes de courts. Faire du casting ou de la régie m’a aidée à comprendre la fabrication d’un film. »
Vient ensuite la coréalisation, avec Nathaniel H’limi, de La Vie de château, film d’animation de vingt-huit minutes (sorti en 2021) dans lequel une orpheline de 8 ans part vivre chez son oncle, agent d’entretien au château de Versailles. « L’idée est venue en réaction aux attentats de novembre 2015. Je me suis demandé comment en parler aux enfants. C’est stimulant d’écrire pour eux, car ils s’ennuient vite si le scénario a un ventre mou. »
Clémence Madeleine-Perdrillat écrit alors pour diverses séries télé : Nona et ses filles, qu’elle crée avec Valérie Donzelli ; En thérapie, dont elle dirige l’écriture de la saison 2 ; Tapie… « Mon envie est de ne jamais faire deux fois la même chose », affirme-t-elle avec conviction au cœur de son café parisien favori. Quand La Vie de château, décliné entre-temps en série et en livres, devient un long métrage, c’est pour explorer la mélancolie de la réparation. « On ne voulait pas une impression de puzzle comme dans la série, et on a resserré le lien nièce-oncle. Car adultes et enfants peuvent se réparer mutuellement. »
La Vie de château. Mon enfance à Versailles de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’limi Jour2Fête (1 h 21) sortie le 15 octobre, dès 6 ans