
Barrio triste de Stillz (Orizzonti)
Des found footages dans une esthétique trash et hallucinée, des kids paumés dans les faubourgs de Medellín. On reconnaît l’influence du coproducteur Harmony Korine derrière ce premier long de Stillz, clippeur pour Bad Bunny et Rosalía. Nappée d’une bande son électro signée Arca, cette fable voit de jeunes orphelins errer parmi les décombres, le temps d’un film qu’on croirait tout droit sorti d’une creepypasta – ces vidéos effrayantes que s’échangent les geeks sur internet. Pas clipesque pour un sou, Barrio Triste [littéralement « quartier triste »] instille son humeur noire avec parcimonie, tandis qu’un des personnages confie son mal-être face caméra, à la manière d’un faux casting.
Pas de date de sortie annoncée jusqu’ici.

Last Night I Conquered the City of Thebes de Gabriel Azorín (Giornate Degli Autori)
Voyage exceptionnel que ce premier long métrage espagnol, dont le décor est part intégrante du dispositif : des eaux thermales anciennement prisées par les soldats romains, aujourd’hui visitées par une bande d’adolescents qui vont s’y baigner toute une soirée. Attentif au tomber du jour comme à un événement sacré, le film ausculte ces garçons à mesure que la nuit les pousse à se confier, sublimés par de longs plans séquences qui conservent leurs silences et leurs hésitations. Le cinéaste opère un parti pris sidérant lorsqu’au détour d’un bain embrumé, soudain d’autres garçons surgissent ; ceux d’un passé lointain qu’on confondrait presque avec notre présent, tout aussi nus et vulnérables, habités par les mêmes questionnements.
Pas de date de sortie annoncée jusqu’ici.

Gorgonà d’Evi Kalogiropoulou (Settimana della critica)
Premier long métrage d’une jeune cinéaste grecque, Gorgonà s’ancre dans une société postapocalyptique digne de Mad Max, où les hommes exercent sur les femmes un pouvoir archaïque. Un postulat qui permet toutes les extravagances, les couleurs bariolées, les costumes affriolants et les flingues tous crins dehors. D’une ambition folle, le film – comme son titre l’indique – puise dans la mythologie grecque et s’intéresse à deux héroïnes comme deux archétypes, ceux de la guerrière et de la prostituée, chacune confrontée à la violence masculine. Mais c’est surtout son ambiance de fin du monde et ses fulgurances charnelles qui séduisent, dans un rapiècement punk qui assume son antinaturalisme.
Pas de date de sortie annoncée jusqu’ici.
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