
« Luzzu », c’est le nom d’une petite embarcation arc-en-ciel utilisée par les pêcheurs maltais depuis plusieurs générations. L’un d’entre eux, Jesmark, sillonne tous les matins les baies de l’île à la recherche de poissons de plus en plus rares. En tant que père, il doit subvenir aux besoins de sa famille et, face à la pression de l’industrie, il prend le chemin de l’illégalité… C’est sans jugement moral et avec un trait réaliste qu’Alex Camilleri réalise son premier long métrage. Son approche naturaliste s’appuie sur un casting composé de vrais pêcheurs, comme l’acteur principal Jesmark Scicluna (Prix d’interprétation à Sundance en 2021), et sur l’utilisation de la caméra à l’épaule.
Gestes authentiques des comédiens, recherche pointilleuse concernant les directives de l’Union européenne… Le cinéaste cherche avant tout la véracité des situations. Parfois, le réalisme du film se rompt lorsque, par exemple, le teint mat des marins s’imprime poétiquement sur la mer azurée. Quant à la Méditerranée, elle a pris de durs atours politiques : l’Union européenne, influencée par les lobbys, force les petits pêcheurs à la démission et les invisibilise. Avec ses couleurs vivaces et sa fière allure, le luzzu redore leur blason.
Luzzu d’Alex Camilleri, Épicentre Films (1 h 34), sortie le 5 janvier
Image (c) Epicentre Films