
Cinquantenaire de Mai 68 oblige, Les Révoltés arrive sur les écrans après moult commémorations ayant déjà eu lieu en 2018 au cinéma (et dans la rue). Cherchant à montrer l’intérêt toujours actuel de l’événement, le documentaire de Michel Andrieu et Jacques Kebadian a pour particularité d’être dénué de tout commentaire contemporain. Comme si les images et les sons de l’époque se suffisaient à eux-mêmes, le duo de réalisateurs a opté pour un assemblage d’archives et d’extraits sonores captés lors des mois cacophoniques de mai et juin 1968. Pari gagnant : de ce brouhaha incessant, dévoilant une lutte guidée par autant de figures qu’il y a de voix amassées dans la rue (des milliers), on ne retient aucune individualité, aucune scène, aucun secteur en particulier, mais plutôt le collectif et le rassemblement, par le montage, de nombreux fragments d’insoumission. Débats entre étudiants, réunion d’ouvriers, manifs et affrontements se succèdent dans un ensemble galvanisant, où la polyphonie et les désaccords internes au mouvement ont été préférés à l’unicité du seul cortège de tête.
: de Michel Andrieu
et Jacques Kebadian
BlueBird (1 h 20)
Sortie le 9 janvier