LE LIVRE DU MOIS · Les mémoires de Marlene Dietrich

Fatiguée de voir courir sur son compte des légendes inexactes, Marlene Dietrich se décide à la fin des années 1970 à écrire ses Mémoires, réédités pour la première fois depuis leur traduction en 1984.


MEMOIRES DE MARLENE DIETRICH

Un must have pour les fans, et une mine d’informations, anecdotiques ou non, sur le cinéma de l’âge d’or et les mœurs de Hollywood. Après avoir rendu à Josef von Sternberg l’hommage qu’il mérite, l’actrice évoque avec un franc-parler rafraîchissant son expérience des studios, en prenant soin de se désolidariser pudiquement de l’image sexy qu’ils lui firent.

« À la lecture du scénario de Désir d’Ernst Lubitsch, écrit-elle, je fus horrifiée : le film commençait par un gros plan sur mes jambes, toujours mes jambes ! » Le meilleur morceau du livre, c’est sa galerie de portraits de réalisateurs et d’acteurs, parfois fort acides. Fritz Lang et James Stewart sont joliment égratignés, ainsi que John Wayne, un type « ni très brillant ni très excitant, qui ne lisait jamais un livre ». Et Dietrich de conclure : « Cela prouve qu’il n’est pas nécessaire d’être très intelligent pour devenir une grande vedette de cinéma. » L’actrice n’avait pas seulement la grâce, elle avait les griffes. 

Mémoires de Marlene Dietrich, traduit de l’anglais par Boris Mathews et Françoise Ducout (Grasset)