Bonne surprise ou troll bien orchestré ? Alors que Le Livre d’image, son dernier film, est présenté en compète à Cannes cette année, JLG aurait réalisé un court-métrage inédit, Vent d’ouest, à la suite de l’appel d’un collectif de régisseurs publié le mois dernier dans les colonnes de Lundi matin, appelant à la « zbeulification » du festival de Cannes. C’est aussi une ode à la combativité politique du réalisateur de la Nouvelle Vague en mai 1968 (dont on fête les cinquante ans). On y entend une voix caverneuse, légèrement éraillée, le fameux cheveu sur la langue du cinéaste suisse, le tout à travers un montage de vidéos d’évacuation de la ZAD de Notre-Dame des Landes, d’extraits de films, d’images de peintures ou de luttes, d’envolées lyriques venues d’ »outrevies » sur lesquels le cinéaste – ou son imitateur – semble s’indigner : « Autrefois, il n’y avait que des cinéastes. On ne parlait pas de techniciens . La technique a pris le pas sur le geste. Et l’humain a déserté l’œil de celui qui regarde. » Est-ce une vidéo authentiquement signée JLG, autrefois contrebandier de choc ? On sait pas vous, mais on n’y mettrait pas notre main à couper.
