Derniers jours à Shibati de Hendrick Dusollier : en autarcie

À l’arrivée, son tendre documentaire suit le processus de destruction de la zone (que les habitants doivent quitter pour être relogés dans des logements sociaux), mais s’intéresse surtout à celui d’intégration du cinéaste étranger. Sans se laisser démonter ni par l’accueil pas toujours chaleureux ni par la barrière de la langue, Dusollier noue progressivement des


ytc2mzmwymytogq1yi00ngrmlwfim2etzmqyntyxndy5zwqw shibati 2

À l’arrivée, son tendre documentaire suit le processus de destruction de la zone (que les habitants doivent quitter pour être relogés dans des logements sociaux), mais s’intéresse surtout à celui d’intégration du cinéaste étranger. Sans se laisser démonter ni par l’accueil pas toujours chaleureux ni par la barrière de la langue, Dusollier noue progressivement des liens avec les habitants sur les pentes escarpées du quartier : il devient le compagnon de jeu d’un garçon vif, le confident d’une vieille dame au sourire candide, qui recycle ses ordures pour en faire des pièces artistiques, et le pote du seul coiffeur – et grand blagueur – du coin. Jouant sur le contraste avec le quartier d’affaires voisin, montré comme froid et hostile aux pauvres, il saisit l’arrachement douloureux des habitants de Shibati à leur autarcie (à la fin du film, le petit garçon regarde avec nostalgie la vue depuis la fenêtre de sa nouvelle chambre) et capture les précieux instants qui précèdent leur jetée dans les courants rapides de la modernité.

d’Hendrick Dusollier
Météore Films (59 min)
Sortie le 28 novembre