« Bonne conduite » : la vrombrissante comédie vengeresse de Jonathan Barré

[Critique] Au carrefour du thriller automobile et de la comédie satirique, « Bonne conduite » plonge Laure Calamy dans la peau d’une femme qui tue des chauffards pour faire de la prévention routière. Avec ses nombreuses références sous le capot, ce film décalé trace sa route.


6ddbbe41 7e3b 49ae 8769 8a98fcd68d50 bonneconduite2

Le thriller de vengeance est-il soluble dans la comédie française ? Oui, répond Jonathan Barré (réalisateur de La Folle Histoire de Max et Léon et des Vedettes) avec ce décoiffant polar burlesque où Laure Calamy incarne une formatrice dans un centre de stages de récupération de points. Défendant la prévention routière le jour, mais se transformant la nuit en tueuse en série de chauffards antipathiques, cette femme solitaire pense avoir trouvé là une bonne manière de venger le souvenir de son compagnon, jadis fauché par un chauffard.

Mais tout se complique quand l’un des mauvais conducteurs (Tchéky Karyo), qu’elle a jeté du haut d’une falaise, survit miraculeusement et la fait chanter en lui proposant un marché criminel. Avec son sens du gag décalé, son héroïne obsessionnelle, ses clins d’œil amusés à Usual Suspects ou à Fargo, son truculent duo de flics interprétés par les deux comparses du Palmashow, Grégoire Ludig et David Marsais, et sa musique planante (composée par Charles Ludig) qui pastiche furieusement les partitions de John Carpenter, cet audacieux objet filmique réussit sa greffe entre le Drive de Nicolas Winding Refn et l’humour franchouillard.

Bonne conduite de Jonathan Barré, Pan (1 h 35), sortie le 29 mars

Image (c) Pan Distribution