On pourrait parler des heures de ce film qui a marqué à jamais l’histoire du cinéma. C’est les vacances et c’est dimanche, on la fait donc courte. Réalisé en pleine occupation américaine d’un Japon vaincu, ce chef-d’œuvre doit jouer des coudes pour échapper à la censure de l’occupant, qui voit d’un mauvais œil l’évocation du Japon guerrier et valeureux des samouraïs. Rashômon ne doit son salut qu’au desserrement de l’étau des censeurs, bientôt trop occupés par la guerre de Corée.
Si Kurosawa n’y a jamais fait référence, certaines scènes évoquent les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale. Notamment les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, dans une séquence où un bandit lève les yeux au ciel, scrutant un très gros nuage.
SCÈNE CULTE · « Rashōmon » d’Akira Kurosawa
Cette autopsie d’un crime dans le Japon médiéval, racontée selon le point de vue de différents personnages, donne son nom à cet “effet Rashōmon” qui a depuis fait florès, d’Usual Suspects au Dernier Duel, en passant par Elephant et Gone Girl. Rashōmon vous fera pour sûr un effet bœuf.
Au programme également : Dans cette collection de films gratuits pour Noël, on vous offre également le poétique L’Amour à la mer, premier long métrage de Guy Gilles, cinéaste à la marge de la Nouvelle Vague que l’on commence tout juste à redécouvrir. Et Les Voyages de Gulliver (1939) de Dave Fleischer, concurrent historique de Disney et inventeur de la rotoscopie moderne, véritable révolution pour les films d’animation.